article comment count is: 1

Charge mentale : Mesdames, ne vous laissez plus submerger !

Organiser, planifier, anticiper, veiller au bien-être  des enfants, de toute la famille, veiller à ce que la maison soit propre et rangée et bien sûr tout cela en veillant à être efficace à son travail. Ceci est le quotidien de la plupart femmes. En cette journée dédiée à la santé mentale, parlons de charge mentale. 

Nous les femmes avons souvent l’impression que le bon fonctionnement de la maison et de la famille repose uniquement sur nos épaules. Si vous avez souvent l’impression que vos journées devraient non pas durer 24 mais 48 h voire plus, pour que vous arriviez à gérer tout ce que vous avez à gérer, vous souffrez sans doute de ce qu’on appelle « la charge mentale », dite domestique ou ménagère.

La charge mentale, c’est quoi ?

Dans son livre « Exit la charge mentale ! », Marie-Laure Monneret explique que cette notion date des années 1970 et s’appliquait avant aux managers dont le cerveau restait encombré par des soucis du bureau même quand ils en étaient sortis. Une décennie plus tard, en 1984, apparaît la notion de charge mentale ménagère qui met en évidence la charge cognitive que représente pour les femmes la gestion au quotidien du foyer, charge qui les suit même quand elles sont au travail. Ainsi, les femmes profitent par exemple de chaque moment de répit dans la journée pour prendre rendez-vous chez le pédiatre, compléter leurs to-do lists personnelles pendant les réunions qui s’éternisent, etc. 

En scrollant sur le net, je suis tombé sur le compte Instagram « T’as pensé à ? » qui regroupe les ressentis de plusieurs femmes sur ce sujet : « Pour moi, la charge mentale c’est quand je me rends compte que je prends toujours le temps de faire les choses alors que toi, tu les feras quand tu auras le temps », « Pour moi, la charge mentale c’est quand je me pose sur le canapé le soir et que j’ai l’impression d’avoir vécu trois journées en une. Et demain, on recommence », « La charge mentale, c’est quand j’organise ma vie professionnelle autour de celle des enfants et des tâches ménagères alors que lui l’organise autour de…lui », « La charge mentale, c’est quand je ne m’autorise même pas une sieste car je sais que je vais être réveillée par l’angoisse en me demandant ce que j’aurais pu faire pendant ce temps ». Ce qui m’a le plus frappé dans ces témoignages, c’est que ces ressentis sont souvent communs chez plusieurs femmes.

Comment s’explique-t-elle ?

En réalité, la charge mentale est souvent l’affaire du couple et a des causes à la fois externes et internes. Parmi les causes externes, il y aurait notamment le partage très inégal des tâches dans le foyer où les hommes ont tendance à choisir les tâches qu’ils vont effectuer dans le foyer en partant du principe que les autres seront faites quoiqu’il arrive, des tâches plus valorisantes, moins répétitives et qui ne perturbent pas leur emploi du temps ; l’éducation et la reproduction du schéma familial où de nombreuses femmes ayant grandi en voyant leur mère en charge du foyer et de la famille ont tendance à reproduire le même modèle et les hommes imitent inconsciemment leur père ; le rôle homme/femme stéréotypés où certains pensent que les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants ou encore les hommes qui considèrent que les mères savent mieux répondre aux besoins et aux attentes des enfants que leurs pères. 

Dans les causes internes, on retrouve le modèle de « Wonder Woman », où les femmes inconsciemment alourdissent elles-mêmes leur charge mentale en croyant qu’elles doivent être sur tous les fronts et ne veulent renoncer à rien ; le manque de confiance envers leur conjoint quand elles sont persuadées que si c’est leur conjoint qui gère, ce ne sera pas bien fait, de ce fait, elles délèguent sans vraiment déléguer et contrôlent en permanence ce qui est fait et comment c’est fait ; la quête de la perfection où la plupart des femmes pensent qu’elles doivent être irréprochables et ont tendance à se comparer les unes aux autres. Elles recherchent la perfection en tout et tout le temps or, la perfection n’existe pas. 

Pour ce qui est des effets et conséquences de la charge mentale, ils sont multiples : le stress, les tensions dans le couple, les difficultés de concentration, le plafond de verre c’est-à-dire ce seuil de progression en entreprise qu’on ne laisse pas les femmes franchir et qui limite la parité aux plus hauts niveaux de la hiérarchie, la perte de confiance en soi, etc. 

Comment s’en sortir ? 

Pour Marie-Laure Monneret, il existe sept clés pour se libérer de la charge mentale. Il faut par exemple changer de posture en questionnant ses croyances, en adoptant de nouveaux comportements ; apprendre à communiquer en changeant le regard que l’on porte sur soi-même et sur l’autre, en adoptant le bon registre de communication ; partager les responsabilités en posant le diagnostic, en attribuant les rôles à chacun ; militer en entreprise pour la reconnaissance de la vie familiale du père en essayant de réduire la pression sur leur réussite professionnelle, leur octroyer un véritable congé de paternité par exemple ; apprendre à gérer son stress par diverses activités comme le sport, la lecture, etc. ; apprendre à gérer son temps et travailler la focalisation afin de parvenir à mobiliser les capacités de son cerveau sur un sujet et un seul sans se laisser perturber par l’environnement ou sa conversation intérieure. 

Alors mesdames, ne vous laissez plus submerger, réagissez !

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)