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Burundi : deux « first ladies » pour le prix d’une ?

L’ancienne première dame Denise Nkurunziza continue à apparaître dans les événements très importants. Des conférences pour femmes, des croisades de prières, tout cela encadré par un protocole et une sécurité à faire pâlir d’envie. D’un autre côté, l’authentique first lady, Angéline Ndayishimiye se fait timidement sa place. Mais les débuts sont toujours difficiles, dira-t-on. 

Il n’y a aucune concurrence entre les deux, a priori. Le pouvoir en place continue de leur accorder deux places pour des raisons, le moins que l’on puisse dire, différentes mais évidemment qui donnent une interprétation sujette à une réflexion.

Madame Ndayishimiye, en tant qu’épouse du chef de l’Etat, incarne le statut de la première dame. Elle officie certaines cérémonies comme des sorties médiatiques, des déclarations qui ressemblent à des prises de position quelques-fois peu compatibles avec les politiques générales du pays. Depuis l’investiture de son époux, un voyage l’a amené dans les Emirats. Personne ne saurait lui ravir cette place. Elle est la première dame, unique, légale et légitime.

Denise Nkurunziza, l’imperturbable

Beaucoup sont ceux qui daignent l’affirmer. Elle encaisse les coups de la vie sans se laisser emporter par les émotions, telle une mère, une vaillante. Après la mort de son mari Pierre Nkurunziza, une douce transition a été discrètement assurée, décidée peut-être au plus haut sommet du système pour témoigner sa gratitude envers les œuvres du président défunt et réconforter la famille Nkurunziza dans les pires moments qu’elle traverse. 

Après 15 ans aux côtés de son époux disparu à la tête de l’exécutif, elle n’est pas cette personnalité que les Burundais sont prêts à jeter aux oubliettes, encore moins le système CNDD-FDD. Avec son titre de pasteure de l’Église du Rocher, elle poursuit l’entreprise familiale. Celle de prêcher la bonne nouvelle, un instrument fort utile au régime, dans un pays ou plus de 90% de la population est fière d’être croyante. Elle est présente dans les événements d’envergure nationale comme le lancement du flambeau de la paix, dans la conférence internationale des femmes leaders, à sa 2ème édition. Elle reste à la tête de la Fondation Buntu avec une station radio qui émet sur une grande partie du pays. Elle est là dans tous les cas sans gêner personne. Certains vont jusqu’à dire qu’elle devrait bénéficier des avantages votés en faveur de son mari qui venait de terminer son mandat. Sauf que la loi ne le permet pas, du moins pour l’instant.

Se faire un nom, une nécessité pour la first lady Ndayishimiye

L’équipe de communication autour de la nouvelle première dame doit faire correctement son travail. Le début de chaque règne a mis à découvert certaines personnalités quant à leur capacité d’interagir avec le public à travers les médias. Le premier mandat du CNDD-FDD a laissé ses empreintes. L’adaptation de certains dirigeants a été un dur labeur. Certains n’ont d’ailleurs pas changé malgré leur longévité dans la gestion des affaires du pays. 

Que personne ne s’en décharge, le travail est énorme, autant pour les techniciens du régime, que pour la personne qui doit accepter d’être domptée pour s’accoutumer aux usages de la cour. Y arriver a été un long parcours jonché d’embûches. Aujourd’hui au sommet, l’autre sacrifice est d’embrasser au plus vite la posture qu’attendent les Burundais d’elle. La caméra, le micro et plusieurs canaux de diffusion dont internet, deviennent les gendarmes. Ces derniers n’hésitent pas à écorner l’image de l’auteur·e de certaines bourdes. 

Ce que nous ne souhaitons pas évidemment à notre première dame !

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Je trouve importante votre rédaction sauf que vous y avez inséré quelques expressions du doute, qui montrent clairement votre position sur les actions de ces deux 1st ladies

  2. A part d’être l’épouse légitime du Président de la République, quel est le rôle de la first lady dans la marche générale de l’Etat? Quel est son rôle dans la mise en oeuvre des politiques publiques?