Dans les auditoires de l’université du Burundi, dans ses facultés des sciences, malgré quelques avancées, la représentation de la gent féminine reste à désirer. Un fait social qui peut s’expliquer…
S’il vous est déjà arrivé de passer dans la faculté des sciences de l’université du Burundi, vous avez sûrement constaté que la gente féminine n’est pas ce qu’il y a de plus nombreux. Et cela, semble-t-il, depuis l’existence de ladite faculté. Le problème se pose avec acuité dans le département de polytechnique, dans ses filières de mathématique et de physique, où souvent il n’y a qu’une fille dans la classe ou carrément aucune. Illustration, pour cette année académique 2019-2020, seule une fille sur huit garçons est inscrite dans la 3eme année de la Physique.
La situation est presque là même dans les sciences de l’ingénierie (Sciences Appliquées). Comme nous l’apprend Jeannette Kaneza, présidente de FIADI (Femmes Ingénieures Actives pour le Développement Inclusif), actuellement, les femmes prétendant à être des ingénieures sont estimées à 8 % de l’effectif des étudiants dans ce domaine. Nous sommes toujours à l’Université du Burundi. Des chiffres concordants, si on les met en relation avec ceux de la représentation en général des femmes dans les filières scientifiques. En effet, c’est Kaneza Micheline, représentante du CJSB (Conseil des Jeunes Scientifiques du Burundi) qui nous l’apprend, seuls 17% des effectifs dans les STIM (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) représentent la part de la gent féminine.
Fait encourageant toutefois, à la même université, dans ce qui est appelé Groupe de science et qui englobe les filières de Biologie, Chimie et Géologie, la gente féminine est bien représentée. Sur un peu plus de 200 étudiants, une centaine sont femmes. Possible donc que la situation se normalise dans les prochaines années.
Déconstruire les stéréotypes
Pour Lambert Hakuziyaremye, président d’une association qui promeut l’égalité des genres, African Gender Promotion Initiative, cette situation a une explication. C’est d’abord une question de socialisation qui se fait depuis la petite enfance. Une socialisation construite autour des stéréotypes que la société véhicule sur les études de science. En fait, dit-il, les femmes sont bloquées à fréquenter les filières scientifiques ou d’ingéniorat car il y a des préjugés qui les entourent. Ainsi par exemple, il y a cette idée qu’il serait impossible de faire ces filières et rester belles et sexy. Ou cette autre idée que les filles qui fréquentent ces filières ne sont pas disponibles ou ont toujours la tête dans les syllabus. Aussi, l’entretien de la féminité les pousse à fréquenter des filières qui le permettent et rejeter par là les métiers qui leurs feraient porter des salopettes par exemple. Car, il faut le dire, et c’est toujours Lambert qui l’explique, les vêtements jouent un rôle majeur dans les transactions sociales de types sexuelles.
C’est donc tous ces facteurs, tous ces préjugés qui constituent des limites pour que les filles fréquentent les filières scientifiques ou d’ingéniorat et préfèrent des études qui débouchent surtout sur l’économie, la psychologie, etc.
Pour le Docteur Claire Nineza, chimiste de formation, le système éducatif y serait aussi pour quelque chose. Surtout quand les lauréats de l’école secondaire sont obligés d’attendre une année avant d’intégrer l’université du Burundi. Résultat, certaines filles n’attendent pas et préfèrent se faire inscrire dans les universités privées qui ne disposent souvent pas de filières scientifiques. Avant d’ajouter : « Bien plus, à force de leur répéter qu’elles ne sont pas faites pour les sciences, les filles finissent par le croire et perdent confiance en elles-mêmes ».
Pour changer la donne, Lambert Hakuziyaremye et Jeannette Kaneza pensent au rôle que peuvent jouer les modèles. Des modèles de femmes qui ont fait des sciences ou l’ingéniorat et qui ont réussi leur vie. Surtout qu’on les voit de plus en plus. Cela pourrait aider à déconstruire tous ces stéréotypes construits autour de ces facultés.
Une étude sérieuse est nécessaire pour mieux cerner les causes du manque d’engouement pour les sciences. Saviez-vous qu’à l’école secondaire, il y a actuellement autant de filles que de garçons en sections scientifiques??? Saviez-vous que la majorité des professeurs femmes à l’Université du Burundi ont fait les sciences??? Plus les femmes comprendront qu’elles doivent se prendre en charge, plus les sciences ne présenteront aucune difficulté face à la dureté de la vie quotidienne.
Le problème majeur, à mon avis, est un manque de modèles. Il n’y a pas bcq de modèles d’amoureux de la science au Burundi
Merci pour votre publication.
L’idée du Dr claire nineza est la meilleure.pensez vous ! Terminer les études secondaires et passer toutes presque 2ans à la maison et sans rien faire et le chômage !pas mal de filles préfèrent se faire inscrire dans des universités prives où ne figurent pas lesdites facultés.Bien plus c’est un fardeau aussi trop lourd de passer cette difficile période,elles préfèrent des mariages pour échapper à cette diable période.s’il vous plaît on ne peut pas terminer sans faire le clin d’œil à l’Etat de régler cette situation pour que RUMURI puisse bénéficier de ces lumières du pays en grande quantité.merci
Commentaire *Il est possible de faire des métiers surnommés »d’hommes » étant femme . Que les éducateurs parlent de l’existence des ces métiers à leurs éduqués à travers des modèles réussis..
La beauté d’une femme n’est pas son attirance physique mais savoir se distinguer du monde confus…