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Akabenzi : tout est bon dans le cochon ?

D’après le Professeur Aloys Niyongabo, la viande de porc, chez nous communément appelé « Akabenzi », a une importance nutritionnelle tout comme elle a des effets néfastes si elle est consommée souillée et/ou mal cuite. Il nous fait le point.

D’abord, le positif. La viande de porc, bien cuite, contient environ 25% de protéines d’excellente qualité!  En effet, la teneur en lipides varie avec les morceaux ingérés. Par exemple, 100 g de viande apportent en moyenne 120 calories ; 23,5 g de protéines ; 3 g de lipides ; 2,8 mg de zinc et 0,8 µg de vitamine B12.  

La viande de porc contient aussi des minéraux tels que le potassium, le phosphore, le zinc (pour la croissance et les défenses immunitaires), le cuivre, le manganèse (pour le fonctionnement de nombreuses enzymes), le magnésium (pour le bon état neuromusculaire), le sélénium (antioxydant). Elle contribue à la satisfaction des besoins en fer de l’organisme, puisqu’elle apporte du fer héminique qui est bien assimilé par l’organisme.

Elle est riche en vitamineB1. Cette vitamine hydrosoluble joue un rôle essentiel dans le métabolisme des glucides et s’avère indispensable pour le bon fonctionnement du système nerveux et musculaire. Elle apporte également d’autres vitamines du groupe B comme les vitamines B3, B6 et B12. 

Le mal est dans la cuisson

Manger du porc n’a pas que des effets positifs. La cysticercose, plus connue des maladies liées à la consommation de la viande de porc crue ou mal cuite, affecte plus de 50 millions de personnes dans le monde et entraîne plus de 50 000 décès chaque année. Cette maladie est liée aux conditions d’hygiène défectueuses. La cysticercose est actuellement une maladie des pays en développement y compris le Burundi où sa fréquence est encore largement sous-estimée selon une étude faite par le Professeur Pierre Aubry et le Docteur Bernard-Alex Gaüzère en 2020. D’ailleurs, elle a été ajoutée par l’OMS à la liste des maladies tropicales négligées 

Selon une étude de fin d’études de Médecine réalisée en 1992 dans la province de Kayanza (la plus peuplée du Burundi) sur les consommateurs de porc, 31% des patients examinés lors de l’enquête avaient une cysticercose. 60% des gens atteints avaient moins de 40 ans. Une autre menée en 2001 en Commune Kiremba de la Province Ngozi sur les personnes épileptiques, 82% de ces dernières consommaient la viande de porc. 69% de ces consommateurs n’avaient pas de préférence particulière entre viande grillée ou cuite à l’eau chaude, 16.5% la préféraient cuite à l’eau chaude et 13.7% la préféraient grillée. 70.5% avaient l’âge inférieur ou égal à 30 ans.

La viande de porc peu cuite, saignante ou rosée est porteuse de risques sanitaires. La consommation du porc peut être la cause de pas moins de 70 types de maladies. 

Tout en n’oubliant pas aussi que tout excès est mauvais ! La consommation excessive des produits carnés a des effets néfastes sur la santé.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Je pense que le rédacteur s’est beaucoup penché sur les inconvénients que sur les avantages.
    La population qui profite cette viande comme tout autre aliment, manque des nutritionnistes pour leur guider et expliquer comment préparer et manger.
    Bref, presque tous les aliments consommés présentent des avantages que des inconvénients.
    Je rattache pourtant l’erreur aux nutritionnistes qui, au lieu d’alerter au moment opportun, alertent tardivement.
    Vaut mieux se taire que de parler car ils n’apportent rien d’importance alors que la majeure partie de la population souffre déjà 🤷!
    Jewe ivyo ndavyita urusaku canke gushikuza.
    J’interpelle le gouvernement du Burundi de songer à la santé de son peuple en intégrant dans la minisante un secteur nutritionnel s’il n’existe pas.
    S’il existe, de le renforcer.
    Que nous ayons des docteurs en nutrition qui s’y intéressent et qui sont sur terrain et non des bureaucrates. Ceci pour tous les aliments et boissons consommés sur le territoire national.
    Dans ce cas, la population burundaise aura une santé meilleure.
    Merci.
    Désiré