Sur la twittosphère, la vie fauchée d’un pauvre citoyen albinos ne fait pas grand bruit, contrairement aux tambours. L’on préférera aussi se pencher sur le départ d’un umutwip « Gaulois», et de l’ImbonerakureDay qui verra cette fois la participation de nouveaux venus, « Ibiswi vy’inkona ». Rappelez-moi, il faut avoir quel âge déjà pour s’enrôler dans un parti politique ?
Dans la petite république que l’on aime tous, les malheurs se succèdent comme des vagues. Bonheur, ce jeune albinos, dont l’histoire lugubre de sa fin nous a rendus triste, ne sera plus compté parmi les nôtres. Bonheur (remarquez l’ironie tragique de son nom) a été tué pour son apparence parce que des charlatans pensent qu’un albinos fait partie d’une recette d’enrichissement. Ils nous ont ôté un citoyen qui n’a pas demandé à naître ainsi.
C'est vraiment triste.
— Wangila Prosper (@wangilabaudin) August 18, 2019
La toile burundaise, férue des scandales et polémiques, ne s’est que très timidement attardée sur ce cas alors que cette situation perdure et mérite l’attention de tous. Pourquoi ? On préfère se tirailler pour des battements des tambours qui résonnent plus dans nos têtes que dans nos cœurs. Que la terre de nos ancêtres te soit légère, Bonheur !
Mon petit pays me déçoit du jour au jour 😑mon pays va mal
— Nick Arnaud.🇧🇮 (@NarnaudP) August 18, 2019
Ces battements qui divisent
Comme des battements d’un cœur, les abatwip ont ressenti de grosses palpitations. Cette fois pour une question qui va diviser et continuera à diviser. Une question de culture entre progressiste et traditionaliste.
Ingoma za Barundi ziraryoha bashaa😩😍😍😍🔥#EAGT
— ✨GaGa✨ (@GraceIshimwe07) August 18, 2019
Provoquant un tremblement dans la twittophère burundaise, des jeunes burundais se sont vus critiqué, interpellé et parfois insulté parce que tout simplement, ils n’auraient pas respecté le code vestimentaire et le drapeau sur le tambour principal dans une émission de divertissement. Comme si le drapeau en question avait été dessiné par le fondateur du royaume du Burundi. L’art et la culture évoluent. Et les traditions changent parce que l’homme est avant tout appelé à évoluer.
Une question se pose là?
Je veux bien Ingoma nizo mu Burundi mais à ce que je sache avant l'independance nous n'avions pas de drapeau!! Alors je crois que cette polemique de drapeau n'a pas lieu d'être, dejà ya quelques semaines la twittosphere bdaise partageait une vidéo…— Kajangwe Mutungwa (@umunyakarama) August 19, 2019
iconabonye cababaje abantu c e ke ils se sont pa pointé avec une tenue du Burundi basanzwe bavuza ingoma bambaye naho les voisins du nord vous ont rien volé#ingoma n izo m burundi izo mu Rwanda tuzi uko zisa hhh
— Arsène (@f_irakoze) August 20, 2019
Les pépites des Abatwip
En Afrique, généralement, tout ce qui touche à la France fait toujours débat. Et celle-ci nous avait tous échappés, bizarrement. Moi aussi je ne sais pas pourquoi. Mais on a eu droit à une petite bonne discussion à la manière des abatwip.
Pourquoi une place spéciale?? Ça fait des siècles que la France intervient en Afrique, les pays colonisés par la France sont dans un pur désordre sociopolitique. Quelle est la raison d’être de cette place spéciale??
— Democrate Buntu (@Democrate_Buntu) August 5, 2019
En déambulant sur la toile, des Abatwip ont essayé de ramener encore la question liée au slogan de RFI sur table ou plutôt, disons-le si bien, sur Twitter. Cette fois, la question a été répondue.
Les journalistes de RFI le font Sciemment pour montrer l'Afrique comme étant une autre planète mise à part. Et des journalistes africains avocats du diable trouveront des mots pour justifier, défendre la RFI qui les nourrit des miettes.
— Kaburundi Divine (@KaburundiD) August 6, 2019
Sauf que sur la planète Twitter, les abatwip sont parfois imprévisibles. Nous ne savons pas ce qu’ils prennent dans certaines circonstances. Mais l’on doit parfois les supporter.
Entre-temps, en fin de cette semaine, un umutwip naturalisé nous a quittés. Et ce qui est intéressant, c’est la manière avec laquelle il l’a fait. Il est retourné chez ces ancêtres, les Gaulois. Qui parlera encore des ânes ? Le fondateur des ânes, comme il le dit lui-même, l’ambassadeur Delahousse a, à sa manière, dit au revoir au pays de Mwezi Gisabo, à l’aéroport. Certainement qu’il y en a qui ont exulté en criant «bon débarras!»
Départ définitif du Burundi. Mon successeur Stéphane Gruenberg arrive ce soir. Avec Sieglinde nous saluons nos amis burundais et d’ailleurs ; à tous nous disons murakoze chane. Amahoro ! pic.twitter.com/nsoCQYnVy9
— Delahousse Laurent ⭐️⭐️ (@lpjd75) August 18, 2019
Départ définitif du PDG de la multinationale des ''Land cruiser du reigne animal''
— Wangila Prosper (@wangilabaudin) August 18, 2019
ImbonerakureDay
Il faudra désormais s’y habituer. Pour certains, ils savent déjà qu’un jour dans l’année, et ce depuis un certain temps, une vague d’Imbonerakure va déferler dans nos rues, dans nos quartiers et dans nos collines. Malheur à celui qui a une fête de mariage ou de baptême. Ce jour-là, c’est la paralysie. Il faudra trouver où se faufiler afin de se frayer un chemin, car parfois tu ne sais pas par où ils vont passer.
On peut se féliciter. #Imbonerakureday a finalement toucher les sensibilités.
— Wangila Prosper (@wangilabaudin) August 18, 2019
La toile n’est généralement jamais satisfaite, car presque seul un coté se réjouis. Mais comme d’habitude, il y a une ou deux personnes pour nous égayer. Cela n’a pas du tout manqué.
Nous ne sommes pas des mendiants comme tu es en Europe
— Sebusa (@Sebusa1) August 20, 2019
L’image de la semaine
Des nouveaux nés en politique ? Nous avons tous appris et compris que la politique d’une manière ou d’une autre n’est pas qu’une affaire des parents. Comme pour la religion, les enfants sont obligés désormais de suivre les enseignements et les valeurs du parti politique que leur père choisit au préalable. Et ils étaient là.
Défilé ouvert par les jeunes appelé communément #ibiswiVyinkona lors des cérémonies d'#Imbonerakureday en @mairie de bujumbura. @CnddFddMairie @CnddFddYouthBuj @CnddFdd pic.twitter.com/3OwUi1gmle
— IMBONERAKURE Mairie (@CnddFddYouthBuj) August 19, 2019
Tu ments Mr. Moi je suis un grand dignitaire et mes enfants #ibiswi vy'inkona (les aiglons) font leurs études dans une ''institution scolaire'' qui n'est pas moindre du tout mais ils étaient là célébrant avec les autres.
— Wangila Prosper (@wangilabaudin) August 18, 2019
Le politique innove au Burundi et pourtant nous savons tous l’âge requis pour appartenir à un regroupement ou association quelconque. Mais bon quand tu fais la loi, tu peux la transgresser. C’est tout à fait normal désormais. Après ceux qui voient loin, nous allons désormais nous habituer aux Aiglons : «Ibiswi vy’inkona».
Insouciance total du #cnddfdd Sur un #Burundi de demain se remarque quand il continue à endoctriner Les #petits_enfants en les baptisant #Ibiswivyinkona.ces jeune #écolieres_de_mutaho sont victimes de cette politique vachement #déraisonable. pic.twitter.com/7yoVNRV3tx
— leandre nzeyimana (@leandrenzeyima1) August 14, 2019
À bientôt.