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#JeSuisNdadaye : au-delà des « reposts » et des « captions »

Ce 21 octobre 2019, beaucoup de Burundais ont posté des photos du président Melchior Ndadaye. « Mais s’inspirer de ses idéaux serait mieux », estime le blogueur Spageon Ngabo. Clin d’œil.

Nous sommes au petit matin du 21 octobre, je débute ma journée de travail par une courte prière. Il est 6h00. Ensuite, je scrute les différents réseaux sociaux pour voir ce qui se profile en dehors de ma chambre, derrière le petit écran de mon téléphone. La routine. 

Une surprise m’attend. Les statuts Whatsapp, les files d’actu Facebook, Twitter et qu’en sais-je encore, tous sont inondés par des photos de l’illustre président Melchior Ndadaye, notre héros de la démocratie. Au fond de moi, tout ça me fait tiquer. Une question : et ses idéaux ?  

#JeSuisNdadaye : vraiment ?

Vous tous qui avez partagé ses photos, vous qui avez fait des discours, vous qui avez fait des choses pour commémorer son assassinat (et là, je suis du nombre pour avoir pris du temps en pensant à lui et écrire ce billet) : pensons-nous   vraiment #JeSuisNdadaye ?

#ÊtreNdadaye, c’est s’inspirer de son projet de société intitulé « Uburundi bushasha » (le Burundi nouveau), et agir de sorte que le sacrifice de ce vaillant héros n’ait pas été vain. 

D’un, Ndandaye était un modèle dans la tolérance : la libération des prisonniers politiques, voire ceux qui avaient commis même des infractions n’ayant rien de politique, était sa première action envisagée pour les six premiers mois de son règne. De deux, le « Burundi pour tous » se faisait sentir dans les veines de Ndadaye ; en témoigne sa stratégie de rapatriement de tous les Burundais en exil, deuxième action pour les six premiers mois. Ces deux points, si vous en trouvez même une petite trace dans les discours de ce 21 octobre, merci de faire signe. 

Quant au développement, chacun des ministères devait avoir un plan intégré de développement dans son domaine. Une politique de bonne gestion du denier publique, une oreille à l’écoute de tout Burundais à travers un dialogue national.  Bien sûr, parce que Ndadaye n’était pas comme certains politiciens aux promesses fantaisistes. Il était un homme de parole ; Umushingantahe w’ijunja n’ijambo ; comme le dit-on en Kirundi.

Clin d’œil 

À 27 ans, Ndadaye termine sa formation universitaire et à 40 ans, il est président de la République. De quoi nous inspirer, chers compatriotes jeunes ? Comprenez-moi bien, je ne veux pas dire que nous devons tous emprunter le chemin de la présidence ; plutôt, je souligne l’immensité des réalisations de Ndadaye, dans un domaine qui est sa passion, la politique. C’est aussi ça #ÊtreNdadaye. 

À la limite, cette commémoration m’a offert une opportunité pour faire une auto-évaluation, une introspection en tant que jeune citoyen du Burundi pour lequel Ndadaye s’est sacrifié. Certes, Ndadaye est mort insatisfait, mais je ne doute guère de sa fierté, vu le bilan de sa vie.    

 

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