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Hôpital de Ngozi : les garde-malades souffrent autant que les malades

Au service de maternité de cet hôpital, les garde-malades sont à la merci du froid, de la pluie, devant se coucher à même le sol, sur des cartons, nourrissant à longueur de nuit les moustiques, eux-mêmes vecteurs de maladies. Récit.

Hôpital Ngozi. Le département de maternité loge dans des bâtiments flambant neufs. Ce bloc est un véritable compound aux chambres et corridors à vous égarer. Sans un guide expérimenté, nombreux sont des visiteurs qui se perdent. Ces constructions sont un symbole éloquent de bons soins qu’offre l’hôpital. Pour les femmes parturientes, oui. Mais non, pour les garde-malades. 

D’un côté, la femme en couche digère amèrement son sort à l’intérieur de l’éblouissant bâtiment. De l’autre, son garde-malade subit le sien dehors, derrière la fenêtre. Autant dure le travail de la patiente, autant dure la souffrance de la garde-malade, physiquement et moralement. À la façade extérieure du bâtiment, sous ladite fenêtre, avoisinée d’un gazon bien sectionné, les garde-malades dorment à même le sol ou s’allongent sur des cartons une fois la nuit tombée. Caritas témoigne.

Un calvaire

Quand je suis partie, je caressais d’idée de trouver une chambre à partager avec la patiente. Quand la pauvre a accédé au bloc, je suis restée dans le corridor, croyant attendre un guide pour me montrer la chambre. Après une éternité de temps, toujours débout, et au risque de m’affaisser sous le poids de la fatigue, une veille maman est venue me chuchoter à l’oreille : « Tu n’auras pas d’information si tu restes ici. On attend là derrière le bâtiment, à travers la fenêtre ».  

Me voilà donc avec les autres. Repliées sur nous-mêmes, sous la belle étoile, dans un froid glacial. Les femmes autour de moi se parlent tout bas, les dents serrées, sous l’effet du froid. La vieille maman me murmure : « Ça fait trois jours que je loge ici. J’attends la providence divine. Sinon, toutes mes souffrances seraient vaines. »

Je suis restée là parmi elles,  toute la nuit durant, sans nouvelles de ma patiente. Le lendemain, toute la nuit passée sur ces cartons, je me suis levée sentant une douleur très aiguë au niveau du dos. J’ai été obligée de me faire soigner avant mon retour à la maison. 

Une solution en vue ?

Depuis l’inauguration de cette nouvelle maternité en septembre 2017, les garde-malades vivent dans ces conditions éprouvantes. L’administration de l’hôpital, de sa part, indique n’avoir pas été au courant de la situation qu’avec le mois d’avril de l’année en cours. Elle promet un abri des garde-malades incessamment. On attend avec impatience.

 

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Les commentaires récents (4)

    1. Eu égard à tous ces horreurs que rencontrent les femmes lors de l’accouchement, il faut la sensibilisation du personnel de la santé. En effet, cette noble mission ne devrait être faite par n’importe qui ou comme tout autres emplois.
      Et je crois qu’il faut un suivi régulier et y mettre plus de rigueur.

  1. Mu kwezi kwa gitugutu 2006 nari ngiye kuraba ko inyubakwa (nizemwo umwaka w’indwi kera (1964-1965?) imbere y’uko College Don Bosco yubakwa ahari imikaritusi ku musozi w’i Burengo) zikiriho.
    Narashoboye kwinjira muri iyo hopital de Ngozi, n’aho ntinjiye mu nyubakwa zayo, ICANEJEREJE N’UKO NABONA HASUKUYE IRUHANDE Y’IZO NYUBAKWA.
    Narasubiye ndaca imbere yaho mu kwezi kwa gitugutu 2018, mugabo ntivyari vyoroshe kuko hari ivyondo mw’ibarabara ko imvura itari nke yari yaguye.
    Aho nyene muri gitugutu 2018 narashoboye kwinjira mu bitaro bishasha vy’i Karusi aho umwishwa wanje yari yavukiye kandi ndinjira mu chumba ndabona kandi ndafata foto y’urwo ruhinja n’abavyeyi biwe n’umurwaza.
    NIVYO INGORANE Z’ITERAMBERE ZIRACARIHO KANDI NI NYISHI I BURUNDI, MUGABO ABANTU TWOSHIMIRA IMANA NA LETA Y’UBURUNDI KO UBU NA MIBURIBURI ABAVYEYI BIBARUKA KUBUNTU.