article comment count is: 5

Les Burundais et la bière, un couple mortel !

Le Burundi est un pays de tradition brassicole, et on pourrait même dire que la société burundaise est « alcoophile ». Dans la vie du Murundi lambda, la bière joue un rôle important, car le dialogue est beaucoup plus plaisant autour d’un verre. Elle est présente dans les grands rendez-vous ou cérémonies sociales tant heureux que malheureux comme les mariages, les levées de deuil, etc. Toutefois, elle a aussi des effets pervers.

Au Burundi, un évènement excluant l’alcool n’en est pas un, pour beaucoup. Dans la joie comme dans le malheur, en famille ou entre amis la bière est indispensable. Bien qu’aimée, courtisée et adulée, la bière n’est pas sans danger. Ce n’est pas moi qui le dis, mais les études sont édifiantes.

En 2017, le Burundi occupait la 7e position en Afrique comme pays consommateur d’alcool. En moyenne, un Burundais âgé de plus de 15 ans consomme 6,32 litres d’alcool par an. Tout le monde est impliqué dans cette affaire, les hommes comme les femmes, et même, malheureusement, les jeunes ou les mineurs. En 2009, une étude menée dans cinq provinces burundaises, montrait que 58,5 % des jeunes âgés entre 7 et 20 ans consomment régulièrement de la bière. À titre illustratif, 61,9 % des enfants interrogés en 2012 dans la province de Gitega et la mairie de Bujumbura affirmaient avoir pris de l’alcool.

Épargnons les petits…

La consommation de la bière par des mineurs est une triste réalité. D’après une étude menée en 2014 et 2016 par une organisation dénommée Solidarité de la jeunesse chrétienne pour la paix et l’enfance (SOJPAE), 50 % des mineurs scolarisés prennent de l’alcool. « J’ai commencé à consommer de l’alcool dès mon très jeune âge », avoue un quinquagénaire de Gitega. La famille est un lieu fondamental de la socialisation d’un individu, même la consommation de l’alcool par les mineurs s’apprend généralement à la maison.

Le Burundi est parmi les pays les moins riches de la planète avec 377 dollars de PIB par habitant (les chiffres de 2018). La consommation excessive de la bière pourrait être un élément contributeur de la pauvreté des Burundais. « Je ne suis pas du tout riche, mais quotidiennement, je ne manque presque jamais au moins une petite Primus », confie Joseph, un habitant de Bujumbura. Le fait de consommer au moins une bouteille d’alcool chaque jour, ça représente, pendant une année, une somme qui va au-delà de la moitié du PIB cité ci-haut.

Une habitude mortelle

La consommation irresponsable de l’alcool est susceptible d’intensifier la morbidité. C’est l’un des éléments dangereux pour la santé humaine. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’abus d’alcool entraîne dans le monde 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9 % des décès. L’ébriété est l’un des causes des phénomènes non-intentionnels y compris les accidents de roulage et les violences de toutes formes.

Même si la bière est vulgarisée, la consommation responsable ou la tempérance vis-à-vis de l’alcool est nécessaire, sinon ça serait une drogue pure et simple. Outre les problèmes sanitaires, la consommation irresponsable de la bière influe négativement sur l’économie familiale. La plupart des alcoophiles en sont inconscients quand ils dépensent des biens familiaux pour ça.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (5)

  1. Les Burundais sont fidèles à la bière depuis longtemps. La vie sociale n’exclut point la consommation de la bière, plutôt c’est un élément d’intégration sociale.
    …..mais à consommer avec modération !!

  2. On ne peut pas ignorer la bière dans notre culture car ça signifie beaucoup.
    Et d’ailleurs vous verrez que lorsque un maman a mis au monde un enfant, on lui fait comme cadeau ce jour là des bouteilles de bière et quelque fois on fait gouter à l’enfant de la bière en disant que si on ne lui fait pas gouter alors qu’il a senti l’odeur de la bière ça va faire lui faire du mal. C’est pourquoi les enfants au Burundi apprennent à boire dès leurs bas ages. C’est une mentalité difficile à déraciner au Burundi