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La veuve burundaise, proie et héroïne à la fois

Perdre son mari dans la société burundaise est le point de départ d’un rude et dur voyage qui risque de bouleverser toute ta vie. Nombreuses veuves  se battent pour leurs enfants, se font humilier, et parfois même risquent leurs vies pour élever leurs enfants. La blogueuse Bella Lucia Nininahazwe a recueilli quelques témoignages.

Ida, mère de trois enfants et veuve à  32 ans, a vu sa vie lui devenir invivable après la mort subite de son mari. «  J’étais une femme au foyer, mon mari pourvoyait pour la famille,» raconte-t-elle.

À part les charges de sa petite famille  auxquelles elle devait désormais satisfaire, le revirement de sa belle-famille a été une mauvaise  surprise. «La belle famille, sur laquelle je comptais pour m’aider, m’a vite tournée le dos ».

Ida vivait dans une maisonnette, propriété familiale dans un quartier périphérique de la capitale.  « Quelques mois après la mort de mon mari, la belle-famille  m’a dit que je devrais penser à louer une autre maison. »

Ida ne savait pas comment elle allait éduquer ses trois enfants, qui fréquentaient une école privée  à  l’époque.   «  Est-ce que je n’appartiens plus à cette famille ?  Et ces enfants ? » Ces questions ne cessaient de la tourmenter.

La jeune femme s’est vite éveillée et a pris son destin en main. Avec un petit capital qu’elle a pu collecter lors de la levée de deuil, obtenu même après une bagarre avec la belle famille, Ida a pu commencer son petit business qui a vite prospéré. «  Je devais  travailler dur et me battre pour mes enfants ».

La famille d’une veuve, une famille en « faillite »

Veuve à 30 ans, Jeanette a toujours  du mal à concevoir la façon dont la belle-famille la traitait après la mort de son mari. « Ma belle-famille voulait contrôler tout. Ce que j’avais, comment je l’utilisais, comment j’allais au boulot, à quelle heure je rentrais… bref toute ma vie».

Jeanette mentionne aussi la tentative de spoliation d’une parcelle sans succès. «  Mon beau-frère a essayé de me convaincre de lui donner les papiers de notre parcelle en vain ».

Le zénith de l’humiliation

A cela s’ajoutait le regard de la société, surtout de certains hommes qui se donnaient le plaisir de la draguer comme ils voulaient et parfois même la harcelaient.  « Les anciens amis, les amis de la famille,…tous  ceux qui me respectaient au départ, n’avaient plus honte de me dire tous ce qu’ils voulaient. Je me sentais honteuse,…coupable ».

Le pire, pendant les événements importants de sa famille, ce sont les mâles de la même belle-famille qui venaient faire des discours à sa place. Le summum de l’iniquité.

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