À la veille de la promulgation de la nouvelle constitution, une partie de la classe politique burundaise s’était donnée rendez-vous au centre du pays, à Gitega. Cette ville en passe de devenir la capitale politique du pays a eu aussi le mérite de voir des Burundais écrire une autre page de l’histoire de notre pays.
Après la promulgation de la nouvelle loi révisant la Constitution de 2005 par le président de la République à Gitega, c’est Bugendana, petite contrée qui est toujours sujet à polémique qu’une déclaration fera date, qu’elle qu’en soit son issue. La sortie-choc du président Pierre Nkurunziza. Cette commune a pratiquement éclipsé l’événement majeur qui était la promulgation de la Constitution au palais de Gitega.
#Burundi après la signature de la nouvelle #constitution par le président @pnkurunziza dans le Palais présidentiel de Gitega, les cérémonies continuent à Bugendana. pic.twitter.com/kApmGjW8Fp
— Pascaline Biduda (@PascalineBidud1) June 7, 2018
#Burundi Début du message à la Nation par S.E @pnkurunziza au Stade de Bugendana.
— Doriane Munezero (@MunezeroDoriane) June 7, 2018
Parlons d’abord du lieu. Bugendana, pourquoi toujours faire parler de toi ? Pourquoi voles-tu toujours la vedette aux autres communes du pays ? Que faire de toi ? Pourquoi fascines-tu tant l’actualité politique ? Pourquoi autant de spéculations sur toi ? Si pour certains le lieu est plus symbolique par sa situation géographique que tragique, d’autres y voient la dernière justification comme étant la mieux valable. Comme si des Burundais ont été tués « seulement » à Bugendana. Amalgame quand tu nous tiens, difficile de te lâcher.
A #Bugendana @pnkurunziza promulgue aujourd'hui sa constitution qui enterre l'Accord d'Arusha. #Bugendana symbolise les crimes les plus graves de la rébellion du @CnddFdd : plus de 600 déplacés tutsi massacrés en juillet 1996. #Burundi n/1 pic.twitter.com/GsKNJU014R
— Pacifique NININAHAZWE (@pnininahazwe) June 7, 2018
#Burundi Merci @Baconib d'avoir relevé la signification du choix de #Bugendana pour enterrer les Accords d'Arusha.
"Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli" a très justement dit l'immense Elie Wiesel. pic.twitter.com/tMXKDmytzQ— AmahoroIwacu (@AmahoroI) June 4, 2018
Bugendana is indeed a site of killings as Kivyuka, Itaba, Lycee Musinzira. the University of Burundi, the Buta Seminar, Kwibubu, where both Hutus and Tutsis were killed either by the armed groups or the army. Let's stop being so selective in telling the truth! Shame #Burundi
— Hajayandi (@glr_ijr) June 7, 2018
On peut être pour ou contre le référendum, pour ou contre la nouvelle constitution et exprimer son opposition ou la motiver. Mais doit-on forcément jouer la carte ethnique?? pourquoi exploiter des souvenirs macabres de cette façon? quel lien entre Bugendana et la constitution? https://t.co/HIzWvgzu2q
— Daly Ngarambe (@DalyNgarambe) June 7, 2018
Les yeux de beaucoup de mes compatriotes n’étaient pas seulement braqués sur les nombres de feuilles que le président Nkurunziza, guide visionnaire du CNDD-FDD, allait signer. Son état de santé aussi nous préoccupait d’autant plus que nous avons été alertés depuis le vote référendaire à cause du fameux pied plâtré. Mais là, il y avait toujours lieu de douter car il ne s’agissait que d’une photo. Comment savoir si ce n’était pas un photomontage comme internet en regorge ? Il aura fallu attendre le 7 juin pour le confirmer. Nous l’avons tous vu, boitillant. Mais pas de panique, c’est un sportif, la stoïcité, ça le connaît.
Occupes-toi de ta santé,celle de Son Excellence Papa #Burundi est dans les mains du tout puissant qui veille tjrs sur lui.
— Ntihagowumwe (@Ntihagowumwe2) May 31, 2018
Est-ce vraiment ça l'actualité du jour "inkuru ishushe" que tu as trouvé mr le grd journaliste ? Tu caches en toi une certaine déception.
— MURUNDI G (@MurundiG) June 8, 2018
Le meilleur des dribbles à ses détracteurs ?
Parlons du président sportif talentueux. C’est sur un terrain de football qu’il a fait une panenka à ses détracteurs politiques. Disons que le moment était très bien choisi : juste après la promulgation de la nouvelle Constitution. Et surtout après le boulevard bien taillé qu’elle lui offrait, on ne pouvait s’attendre à une telle déclaration. Disons-le ainsi pour ne pas heurter certains de mes lecteurs qui sont encore dans le doute. Au moins nous pouvons être d’accord sur un fait : nous ne nous y attendions pas du tout. Alors pas du tout.
#Burundi: À #Bugendana, le Président de la république annonce officiellement qu'il ne sera pas candidat aux présidentielles de 2020 ainsi, met fin aux rumeurs des détracteurs du pays parlant d'une constitution amendée au profit de @pnkurunziza #VoxPopuliVoxDei pic.twitter.com/rB78gBCTlI
— Sindayihebura Rénovat (@sinrenovat) June 7, 2018
le Président Pierre NKURUNZIZA vient d’assener un contre-pied mémorable à ceux qui croyaient détenir avec cette histoire de mandat https://t.co/cwLGA4x2nK pic.twitter.com/G2moC5JLDv
— abisezerano (@turabisezerano) June 10, 2018
"En tant que Guide de notre parti CNDD-FDD, nous annonçons que nous n'allons pas nous dédire : notre mandat prendra fin en 2020."
(Pierre Nkurunziza, RTNB, en direct de Bugendana, Gitega/ Cérémonies de Promulgation de la Constitution votée le 17 mai 2018) https://t.co/Oe5UsmKRvH
— kazoviyo Gertrude (@kazogert) June 7, 2018
« Coup de tonnerre » pour certains tandis que pour d’autres il ne s’agit ni plus ni moins que d’une diversion. Ces derniers non plus ne sont pas aussi moins jongleurs. Appelons-les « acrobates des mots ». Ceux-là que le journal Iwacu qualifie de « Thomas » bien qu’ils ne veuillent même pas attendre 2020 pour mesurer la portée des mots. Ils remettent en doute la parole d’un homme qui refuse selon ses dires de se « dédire ». Ils en ont le droit évidemment. Voyons !
Personnellement je ne crois pas à ce retrait. Une manœuvre pour passer le restant de ce mandat sans trop de critiques, et au dernier moment il nous dira que Dieu lui a ordonné dans son sommeil de finalement se présenter…
— Luc Nkulula Rossy Mukendi Mamadou Ndala Héros #RDC (@ChangeIA) June 8, 2018
"My term will end in 2020. I will support who the people of Burundi chose".
This is way too ambiguous.
Does 'my term' refer 'my term under the 2005 constitution'?
Does this imply the people can 'choose' him again?What we want to hear is 'I will not be President after 2020'. https://t.co/06mmuJS1jf
— Ketty Nivyabandi (@kettynivyabandi) June 7, 2018
Un ami, très croyant, m’a expressément appelé, comme si j’étais sur le lieu pour m’annoncer : « Il faut prier afin que Dieu le guide dans cette décision et qu’il l’accompagne ».
Le bonus
Après l'annonce de @pnkurunziza de ne pas se représenter en 2020, je pense que ce serait une bonne chose, pour le #Burundi, que des leaders de l'opposition, de la société civile et des médias ouvrent eux aussi solennellement la voie à l'#alternance dans leurs organisations.
— Daly Ngarambe (@DalyNgarambe) June 8, 2018
À la semaine prochaine…
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