Entre les louanges à l’honorable Fabien et les spéculations sur le jeu politique d’Agathon Rwasa, la twittosphère s’est muée cette semaine en un terrain d’analyses politiques. L’actualité a aussi concerné la compagnie de télécommunications Lumitel, mise en cause pour le mauvais traitement de ses salariés. Tour d’horizon avec le blogueur Alain Amrah Horutanga.
« Les droits de l’Homme » quand ça commence, ça ne finit jamais. Je l’avais dit la semaine dernière. Mais la répétition est la mère de la science. Quand il y a deux parties en conflit et qui se regardent en chiens de faïence, la bataille a de beaux jours devant elle. Si la semaine passée, des Burundais ont battu le pavé pour contester le rapport de Doudou, cette fois ceux qui sont descendus dans nos rues sont allés plus loin dans leur revendication : la fermeture du bureau des droits de l’Homme des Nations unies au Burundi.
Qui perd, qui gagne?je me dit que les UNHum perd car la population burundaise a compris les enjeux qui sont autours de ces organisations soit disant de UN.
— GIRUKWISHAKA florent (@floregitin) September 22, 2018
the office of human rights in Burundi has no reason to be!! it has to be closed down.
— Sabushimike Gorgon (@Gacamirindi17) September 22, 2018
#Burundi: Foule en colère pour demander le @BurundiGov de quitter sans délais le Conseil des Droits de l'homme de l'ONU @UNHumanRights . La population de @MairieBuja rassemblée à la place des Nations Unies pour une marche vers la place de l'indépendance pic.twitter.com/Zl356a9shj
— Sindayihebura Rénovat (@sinrenovat) September 22, 2018
Lumitel dans la sauce
Si la formule 69 n’a pas marché, serait-ce dû à ce que certains n’hésitent pas à qualifier de nouvelle forme de l’esclavage ? Après plusieurs semaines de grève de son personnel, les langues se sont déliées au sein de Lumitel. Des arrestations ont eu lieu comme à la Sobugea, si l’on en croit Ikiriho. Durs temps pour les syndicalistes au Burundi !
Un autre cas qui sera dans le rapport de #CoIBurundi si @BurundiGov ne fait pas ce qu`il DOIT (faire respecter ses propres lois, les droits de ces citoyens) faire.
— Hilaire Urinkuru (@HilaireU) September 21, 2018
Dans cette histoire, les abatwip n’ont pas hésité à s’en prendre au pouvoir de Bujumbura sur un champ qu’il maitrise le mieux et son porte-flambeau : la souveraineté et l’anti-impérialisme. Une seule question pratiquement a été retenue par les abatwip : « On se fait chantre de l’indépendance mais en réalité ce n’est pas le cas avec ces Vietnamiens ?»
@Ikiriho @lumitel_care Et on nous casse les tympas avec leur recherche d'indépendance
— Emmanuel Buname (@buname_emmanuel) September 21, 2018
Kubera ?? Kuki bampa bavuga abacoloni hama bakemera ubundi bukoroni #burundi kugira hama grev nuko haba habay ikintu why umuntu afungwa ???
— revolution time (@freedom_bi) September 21, 2018
Ainsi va le monde des affaires hein. L’homme le plus puissant n’est forcément pas celui qui détient la force me disait un sage : le pouvoir c’est l’argent ! Et finalement elle est où l’indépendance ?
Ils sont venus exploiter la jeunesse burundaise. Pourquoi 40 vietnamiens reçoivaient 4 milliard ou plus par an alors 325 burundais reçoivent 2milliard /an
— Rabaneza (@kunda_igihugu) September 22, 2018
Complice ou victime ?
La semaine dernière nous parlions aussi de l’insondable Agathon. Après que le député Fabien ait remis à la ministre de la justice le document qu’elle lui avait demandé, certains Abatwip n’arrivent plus à situer Agathon : « Un pied dedans, un pied dehors », disent-ils. Des questions se posent désormais. Dans la suite, un umutwip s’est donné toute une journée pour “analyser” le comportement du chef traditionnel des FNL qui, pour lui, jouerait le jeu de Bujumbura.
Seulement les #Organisations_de_la_société_civile au #Burundi se sont mis en avant pour produire des documents en rapport, alors que le parti concerné ne fait rien que partager le pouvoir avec le bourreau #DD.Que dire de #Rwasa?Victime ou bourreau?Merci https://t.co/rAdB7ssY5H
— The Burundian. (@BhirwaHirwa) September 18, 2018
Agathon n’était visiblement pas le seul. D’autres ont été mis dans le même sac sur le réseau de l’oiseau bleu. Abel Gashatsi y figure aussi.
#Burundi @AbelGashatsi se reveil canke ni mucezo wa ndani?Quand le #CNDD_FDD a decouvert ko muri #Ba_nda_ndende vous jouez au jeu de #Tom_and_Jerry sur #Twitter.Juste amuser le public comme si se taire et manger ne serait pas une bonne idée. https://t.co/N2ExwOLVnR
— The Burundian. (@BhirwaHirwa) September 18, 2018
L’honorable Fabien ou l’homme intègre
« Voici l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », s’exclameraient ainsi les abatwip en parlant de l’honorable Fabien. Certains diront qu’il porte très bien son titre. Sa bravoure et son intégrisme ne peuvent se résumer en un paragraphe. Il a été au centre des attentions durant des semaines sur la twittosphère burundaise.
Following his statement where he denounced the violations of human rights by providing evidences to the Minister of Justice, the deputy elected in the coalition amizero y'Abarundi Fabien B, denounces threats of death and the waiver of #Burundi parliamentary immunity against him pic.twitter.com/HVWUQ40a4R
— Rekatubane (@veryfarfromhome) September 20, 2018
Le député Banciryanino n’est pas un « héros »: Tout au long de la journée, des images horribles de vaches mutilées ont circulé. Elles appartiendraient au député Fabien Banciryanino de l’opposition. « L’info » vérifiée, très vite il apparaît que c’est une… https://t.co/cqSRUgd1sy pic.twitter.com/V8xqbnJYZg
— IWACU Burundi (@iwacuinfo) September 21, 2018
Autour de lui, les abatwip ont construit plusieurs histoires. Comme dans un feuilleton, l’histoire de l’honorable pourrait s’écrire en quatre actes : à l’assemblée un amour pas comme les autres, les preuves à l’appui, les menaces de mort pour finir le démenti.
Le député Fabien Banciryanino a remis à la ministre de la justice les preuves de ce qu'il a dénoncé au parlement concernant les cas de disparitions et d' injustices. #Burundi #droitsdelhomme pic.twitter.com/WY3hrfcDJ5
— Ndikumana (@EzechielNdikum2) September 15, 2018
Il fallait s’y attendre, connaissant la façon de faire du Gouvernement de Bujumbura
— ingabire Immaculée (@IngabireIm) September 17, 2018
Le député #Burundi-ais Fabien Banciryanino dément les rumeurs sur sa sécurité, affirmant haut et fort qu'il n'a jamais subi aucune menace et qu'il n'a aucune vache. (Des rumeurs sur les réseaux sociaux faisaient état de menaces de mort contre sa personne et son présumé troupeau) pic.twitter.com/6FlZP3mWmf
— DiCoM Burundi (@DiCo_Media) September 21, 2018
Le tweet de la semaine
Quelle perspicacité ? Il y en a qui savent lire entre les lignes. On peut les consulter pour déceler un message. Je ne pouvais pas y penser. Mais quoi qu’il en soit, la réponse vaut son pesant d’or.
https://twitter.com/FrancoiseNtimp1/status/1042268202376601600
L’image de la semaine
Elle nous vient de l’armée burundaise. Un umutwip parle du contingent burundais en Somalie.
akaboga😁
— Clarisse (@biclarelyse) September 23, 2018
Quoi de plus normal quand on connaît le sort réservé aux animaux sauvages au Burundi ? Vous rappelez-vous du léopard ?
La petite polémique de la semaine
On est à Ngozi, à Buye, chez le président. Mwumba est-il un paradis ? Certains prendraient cette question pour une réalité. L’équation devient facile : « Tous ceux qui vivent à Buye devrait forcément être riche ». Pour d’autres, c’est un lieu comme tant d’autres au Burundi même si le numéro un des Burundais vient de là. Une grève d’élèves réclamant les meilleures conditions de vie dans un pays. Quoi d’anormal ? À chacun de se faire son interprétation !
il n'y a pas une prise en charge speciale pur cet école.Le President est pour tout le pays.
Ne cherchez pas à rallier les faits— Régis Bayihaye (@regisbayihaye) September 20, 2018
Quelle est alors la valeur ajoutée de votre message?
— Twungutsi (@Twungutsi1) September 20, 2018
Ha ha ha ha … L'info est interessante en texte et en forme mais pas en fond et en contexte non ! En plus tu n'as pas donné une info. mais tu as fais un jugement ! Hama bavuga ngo" ijisho rikuraba nabi nturiyobegwa "! Harakantu ijambo naryo rikubwira nabi 😂😂😂😂
— Baravyibuza Assouman (@ass_bar257) September 21, 2018
Si la charité bien ordonnée commence… on m’a aussi dit que le cordonnier est le plus mal chaussé.
À la semaine prochaine !
A relire : Twittoscopie : Agathon ne lâche rien !