À la veille de s’engager, certains hommes sont confrontés à un pari difficile : qui choisir entre la « meilleure pote », la fille sulfureuse et celle aux bonnes mœurs? Le fantasme ou la raison ? « Le choix se fait parfois tout seul, notre société exerçant une grande pression dans ces situations », remarque la blogueuse Chloé Kirezi. Mais l’« heureux » époux sera-t-il un homme satisfait pour autant ? Une question à laquelle il est difficile de répondre …
Ce n’est pas un secret … les burundais, jeunes ou vieux, mariés ou pas, croyants, « sauvés » ou athées, personne ne crache jamais sur une occasion de mater une belle fille avec des formes voluptueuses. Que ce soit dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Ah l’internet… il en perdra plus d’un! Entre les groupes whatsapp où se partagent les photos de nu ou presque, Instagram où se succèdent des pages et pages des filles légèrement vêtues ou dansant d’une manière suggestive, les sites érotiques,…, les occasions sont légion pour se rincer l’œil ! Même ceux qui n’ont pas de comptes sur les réseaux sociaux ne refuseront jamais une opportunité de reluquer tranquille une poitrine bien pleine ou un derrière bien dessiné. Mais combien avouent se rendre sur ces pages ou regarder ces photos ? Quand je dis avouer, c’est à dire spontanément devant des étrangers ou sa femme et pas avec les mêmes amis avec qui vous partagez ce plaisir secret ! La réponse est qu’il y en a très peu !
Mais ce qui fait rire, c’est la fausse pudeur des hommes qui ne veulent pas admettre regarder ce genre d’images ! Ça va de l’étonnement exagéré aux leçons morales biblico-psychologiques ! Une hypocrisie encore poussée à l’exaspération quand il s’agit de leurs épouses.
Et avec toutes les règles et la pression de la société, je comprends tout de même qu’il est difficile pour eux d’assouvir tous ces fantasmes. Tout d’abord, le « qu’en dira-t-on » remporte souvent sur le désir de courtiser publiquement ou épouser l’être de rêve tant convoité, avec qui on pourrait se permettre de faire toutes ces folies reprouvées! Mais pourquoi donc ? Parce que les hommes, la société aidant, essaient de distinguer l’amie, la « pomme défendue » et l’épouse.
Des choix passionnels dictés par la raison ?
Dans chaque entourage d’un homme « adulte », on retrouve l’amie, qui est cette ancienne camarade de classe, « la pote » du quartier, le « garçon manqué » avec qui vous allez vous bourrer la gueule et tomber de fatigue sur un même canapé, bras dessus bras dessous, sans aucune arrière-pensée. Des fois, elle devient l’épouse quand cette amitié devient ambiguë et se transforme en flirt et en amour. Ce qui est assez rare.
Ensuite, il y a la « pomme défendue » (qui peut aussi faire partie de la bande d’amies), sur qui on fantasme sans l’avouer. Bien foutue, sexy à outrance, qui s’habille des fois d’une façon provocatrice, et que tu ne pourrais pas présenter facilement à tes parents. N’empêche que sa compagnie fait plaisir à ces chers messieurs. La plupart de ses photos qu’elle publie sont likées, et est traitée de tous les noms quand elle n’est pas là. Parfois il y a quelques exceptions, car rares sont les hommes qui se jettent à l’eau et se foutent de l’avis de leur entourage. Mais ceux-là, on peut les compter sur les doigts de la main.
Et enfin l’épouse, belle ou mignonne, subtilement sexy, sage et un peu fofolle des fois (juste pour pimenter la relation). Elle est intelligente, juste ce qu’il faut (faudrait pas qu’elle le soit plus que toi !) pour qu’on puisse toujours l’impressionner. C’est le choix de plusieurs. Volontaire ou dicté par la société ? De toute façon, quand le train est déjà en marche et que la bague scelle l’aventure, pas facile de faire de machine arrière.
Et puis d’aucuns se demandent pourquoi des hommes mariés à la réputation impeccable se retrouvent alors dans des bars de Bwiza ou Buyenzi à faire les quatre cent coups, bras enlacé autour d’une créature qu’on n’oserait même pas serrer la main pendant la journée. La réponse est très facile : tous ces fantasmes, ces envies qu’on ne (s’) avoue pas finissent par prendre le contrôle un jour ou l’autre. Et à défaut de les réaliser avec son épouse, on finit par se tourner vers cette fille aux mœurs légères qu’on aurait, peut-être, aimé fréquenter, si les règles sociétales ne s’y étaient pas opposées.
Tout ceci nous amène à nous interroger : faut-il faire des choix qui nous ressemblent le plus fidèlement possible ou se conformer aux desideratas de notre entourage, quitte à rêvasser à longueur de journée sur des croupes surdimensionnées qui se déhanchent langoureusement sur Instagram ?
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Je pense que ce que Chloé dit est la pure réalité.