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« Génies en Herbe », un univers typiquement masculin ?

Depuis plus de 17 ans, le concours Génies en Herbe nourrit la jeunesse avec des jeux diversifiés. Mais dans cette « école de valeurs », gravitant autour de la recherche du mérite, de l’excellence et ayant connu ses « stars »,  le genre féminin peine toujours à se faire de la place.

Bien qu’au fur des années quelques filles ont pu sortir du lot, la gent féminine reste sous-représentée dans les compétitions de jeux questions-réponses, concours d’éloquence,…, organisés par le Club Génies en Herbe depuis une dizaine d’années. Sont-elles moins intelligentes ? La réponse à cette interrogation est négative sans l’ombre d’un doute car celles qui ont pu y participer avec détermination ont fait des exploits sans précédent.

C’est le cas de Gretta Dushime, actuellement  étudiante en Chimie à l’Université de Lille en France et ancienne joueuse de l’école la plus titrée, le Lycée SOS entre 2012 et 2015. « J’étais en 8ème année, mon tout premier match fut contre l’équipe de la 10ème année  dans un championnat interclasses. Ce fut la seule fois où j’ai joué avec d’autres filles dans notre équipe. Elles ont toutes abandonné après… et cela m’a beaucoup influencé car je ne me voyais pas évoluer sur un terrain majoritairement masculin… Mais fort heureusement, grâce à l’influence et aux encouragements de ma grande sœur et de notre encadreur Monsieur Audace Bashirahishize, j’ai décidé de continuer l’aventure. Aujourd’hui encore je suis heureuse et fière d’avoir fait ce choix car ce fut l’une des meilleures aventures que j’aie jamais vécue…», témoigne D. Gretta.

Quant à Kelly Mickline Mutoni, capitaine de l’équipe championne du Lycée du Saint-Esprit lors de l’édition 2012-2013, étudiante en Médecine à  l’Université du Rwanda, elle assure qu’il est impossible de ne pas tomber sous le charme de ces jeux qui traversent des générations entières avec le même esprit de se battre pour être au zénith du savoir. Issue d’une famille de « Génies », Mutoni assure avoir grandi avec des grands frères passionnés de la culture générale : « des livres, des encyclopédies,…, trainaient partout dans la maison. Mes frères participaient souvent à ces jeux de culture générale à la radio ou lors des compétitions interscolaires. Et donc par influence, je me suis intéressée à ce monde. Je regardais ce qu’ils regardaient, lisaient ce qu’ils lisaient, quand ils participaient à ces différents concours de Génies en Herbes pour élèves, moi je participais dans ceux des enfants…», révèle fièrement la jeune étudiante.

Une émancipation tronquée ?

En fin de compte, dans un contexte général de  l’émancipation de la femme,  il serait opportun pour tous les mouvements féministes de revoir leur discours. Car rien n’est acquis. La femme doit décider de prendre son destin en main.

Par exemple les filles subissent-elles une discrimination les empêchant de participer aux «  Génies en Herbe » ? Se jugent-elles incapables de tenir tête à leurs camarades garçons ? Dans tous les cas, un certain nombre de discours féministes auront du mal à passer tant que les femmes continueront à se priver de toutes ces opportunités de briller aux côtés de leurs frères.  

En attendant, place aux jeux !

 


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