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#DossierMissBurundi : derrière les sourires

La compétition Miss Burundi édition 2018 approche. Le premier casting vient d’avoir lieu. Les reines de la beauté se préparent. Les organisateurs rechargent leurs batteries. Et le public essaie de contenir son impatience. Toutefois, malgré un événement qui aide à construire l’image du pays, les critiques enflent, tant sur le fond que sur la forme, et ça vient de l’intérieur. Des lauréates mécontentes ont décidé de briser le silence. Yaga, dans l’intention de contribuer à avoir une compétition  beaucoup plus juste et solide, a décidé de la faire passer au scanner en approchant tous les acteurs pour avoir de l’éclairage. Dans cet article, premier d’un dossier qui en compte au moins quatre, nous revenons sur les grognes des Miss qui, derrière leurs sourires de scène, garderaient une plaie de leurs couronnes.

Après quelques années d’absence, la compétition Miss Burundi a repris en 2016. Depuis, deux Miss, leurs dauphines, ont été choisies.  Mais que ce soit pendant la sélection, ou après la grande finale, rien n’a été facile, comme le témoignent certaines anciennes candidates. Elles épinglent des promesses non tenues, un manque de transparence,…  « Il y avait des promesses de nous ouvrir des comptes en banque avec un certain dépôt à notre crédit, des billets d’avion gratuits, le « boot camp », un camp pour toutes les filles sélectionnées au niveau national, mais on n’a rien vu. Même la voiture promise n’a pas été celle qui a été donnée », raconte, déçue, une ancienne lauréate qui a dû faire appel à ses parents et amis pour qu’elle puisse réaliser une partie de ses projets. «  Pourtant  nous avions eu une multitude de promesses de sponsors », regrette-t-elle.

De plus, elle dit n’avoir signé aucun document avec « Burundi Event », la boîte qui organise la compétition, attestant des prix qui allaient être décernés à la fin. «  Nous ne pouvions nous plaindre nulle part. Nous n’avions aucune preuve », se désole enfin la lauréate, avant qu’une autre complète : «  À un certain moment, on nous a amenés des contrats dont on ne comprenait pas les clauses. Certaines d’entre nous ont demandé finalement de les faire vérifier par un avocat externe, mais les organisateurs ont dit non. »

Tenues à la règle du silence   

S’exprimer librement, réclamer, contester une décision, est un autre problème auquel anciennes lauréates auraient été confrontées, « de peur de ne pas être sélectionnée à l’étape suivante de la compétition ». « Quand on tentait de discuter les ordres donnés, souvent la réponse était négative ou inexistante », dénonce une d’elles qui révèle qu’elles avaient par exemple demandé que la Miss soit choisie vers la fin de l’année, de préférence en décembre, pour que son mandat commence avec le début de l’année et qu’elle puisse avoir plus de sponsors. Mais l’organisation a refusé, arguant que le mois d’août est le mieux pour les fêtes, pour un grand public. «  Mais tout le monde sait que peu d’entreprises peuvent accepter de signer un contrat de partenariat vers la fin de l’année, qui, en fin de compte, ne va durer que quelques mois », explique la lauréate.

À cela s’ajoute, selon toujours ces anciennes candidates, l’indisponibilité des organisateurs : «  Àprès la finale, c’est là  où on découvre ce qu’est être une Miss au Burundi. Pendant plusieurs sorties, les Miss et leurs dauphines ont dû se débrouiller car les voitures qui devaient les déplacer n’étaient pas disponibles ou arrivaient très en retard. Quand on demandait pourquoi, les organisateurs nous répondaient qu’ils avaient une autre vie à côté. »

Une indisponibilité qui se ressent dans l’image et la communication externe de la Miss Burundi après la compétition. « Que ce soit sur la page Facebook ou dans les médias, les Miss sont souvent livrées à elles-mêmes pour poster ou communiquer sauf pour les grands événements.  En plus, elles devraient tout au moins avoir normalement des photos professionnelles régulières après qu’elles soient élues et pendant tout leur mandat, un service qui n’est plus offert», critique une autre ancienne candidate.

Toutes les sources contactées plaident pour une chose : un réel soutien des organisateurs aux lauréates après la compétition. « Et si ce n’est pas possible, l’organisation devrait dire aux Miss de se chercher des managers qui vont s’en occuper après la finale», demande une d’elles, qui conclut après avoir encouragé les prochaines candidates et précisé que l’aventure vaut la peine d’être vécu  malgré tout : « Une Miss nationale est une ambassadrice du pays à travers le monde entier. Elle devrait être valorisée à son juste titre ».

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