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Coupe du monde : cinq raisons de ne pas fêter la victoire de la France

Dans la soirée du 15 juillet 2018, l’équipe de France s’est imposée face à  la Croatie 4 buts à 2 au terme d’un match inégal, devenant 20 ans après et pour sa deuxième fois championne du monde. Mais au Burundi, pour beaucoup de personnes, le cœur n’est pas à la fête.

Les sondages réalisés par Yaga sur la finale de la coupe du monde sont sans équivoque. Sur Facebook, 51 % des votants pronostiquaient la défaite des Bleus, tandis que sur Twitter, plus de 60% des sondés donnaient la Croatie gagnante. Qu’est-ce qui pousse les Burundais à détester autant la France ?

Tombeur de la Belgique

Malgré la chicotte, malgré les discours anti-néocolonialistes des officiels, lors de cette coupe du monde, la Belgique avait gagné le cœur des Burundais. Si certains parlent d’un syndrome de Stockholm qui perdure, soyons positivistes et tablons sur les vestiges d’une histoire commune qui a duré une cinquantaine d’années.

Le grand tort de la France est donc d’avoir tout simplement éliminé l’ancienne métropole mais mais… ô sacrilège, d’avoir sorti un pays dont la diplomatie mérite une médaille d’or. À chaque but marqué par son équipe, l’ambassade de Belgique payait une tournée générale dans un des bars les plus branchés de Bujumbura. Pour cela seulement, les Français méritent un carton rouge.

Un jeu pas du tout beau à regarder

La France aura beau compter 14 joueurs d’origine africaine, elle n’a pas séduit. Les Burundais aiment le beau jeu, le jeu fluide, le vrai football. Et au cours de cette coupe du monde, les Bleus auront brillé par un jeu terne, qui n’est pas sans rappeler celui de l’Italie lors de la coupe du monde de 2006. L’équipe menée par Didier Deschamps aurait-elle apprise de leurs anciens tombeurs ? Dans tous les cas, le gardien belge Thibeaut Courtois a eu raison de dire que malgré leurs victoires, « les Français jouent à rien ».

Les Land Cruiser et Cie

Vous l’attendiez celle-là. Les ânes de Nyarusange se sont invités dans la grand-messe quadriennale du football.  Si certains évoquent cette histoire le sourire aux lèvres, pour d’autres, cet affront leur est resté au travers de la gorge et ils attendaient de le voir lavé sur la pelouse du stade Loujniki. Malheureusement, la justice qui nous manque tant  dans nos tribunaux a brillé aussi par son absence lors de cette coupe du monde.

Une diplomatie hésitante

L’Institut français du Burundi s’illustre dans le soutien à la culture et aux arts. Un bon point. Par contre, il y a une face cachée de la diplomatie française qui fait grincer des dents, à l’instar de son ambassadeur au pays de Ntare spécialiste d’une communication hasardeuse sur les réseaux sociaux. En quelques 4 mois, il aura présenté des excuses pas moins de trois fois, pour des propos à la Donald Trump. Avec une telle comparaison, difficile de porter dans son cœur le pays qu’il représente.

Matraquage médiatique ad nauseam

Que le français soit l’unique langue officielle du Burundi est dans certaines circonstances un handicap. Comme un ami l’a dit, au lendemain de la victoire des Bleus, nous sommes partis pour dix ans d’un tapage médiatique sans précédent. En 1998, nous avions la chance de ne pas posséder internet. Aujourd’hui, nous allons regretter ces temps bénis où nous pouvions discuter avec des amis sans intrusions intempestives de publications à la gloire de la nation française.

 


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