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Comesa : que perd le Burundi suite à la délocalisation du sommet ?

Annoncé pour ce 1er juin, le sort du 20ème sommet des chefs d’État du Comesa était des plus flous suite à des déclarations contradictoires. « Maintenant que la date butoir est dépassée, quelles sont les conséquences pour le Burundi ? », s’interroge Égide Nikiza.

Si la délocalisation n’était pas intervenue, le 20ème sommet des chefs d’État du Comesa serait en cours à Bujumbura depuis le 1er juin.  Pendant dix jours, les délégations des pays membres de cette organisation du marché commun de l’Afrique orientale et australe, journalistes internationaux, etc., allaient séjourner au pays des tambours sacrés.     

Cette délocalisation est un coup dur tant pour le pouvoir que pour les opérateurs économiques. Sa tenue à Bujumbura aurait été comme une bouffée d’oxygène diplomatique.  La réunion de 19 pays au Burundi à quelques jours du référendum controversé, cela ressemblait à une victoire incontestable pour le pouvoir. 

Bien plus, ce sommet aurait permis aux autorités Burundaises, sur la sellette à l’échelle internationale, de redorer leur image.

Certainement, la délocalisation du sommet du Comesa sonne comme un camouflet dans l’oreille du pouvoir. Tandis que du côté de l’opposition politique et de la société civile en exil, la jubilation n’est pas feinte.  

Un manque à gagner inestimable…

La commission d’organisation misait sur la venue au Burundi de plus de 1000 personnes. 1.230 chambres dans 44 hôtels avaient été réservées dans la ville de Bujumbura pour le sommet.

En s’en tenant aux prix mis en ligne sur le site consacré à ce sommet, le journal Iwacu dans le numéro sorti ce vendredi 1er juin indique que seul l’hébergement allait rapporter plus d’un million de dollars. La restauration, le déplacement, le tourisme, les achats, etc., allaient générer encore plus.

Bujumbura, qui fait face à un manque criant de devises depuis le retrait des bailleurs de fonds classiques, allait profiter, un peu soit-il, des rentrées  dues au 20ème sommet des chefs d’Etat du Comesa.  

En témoigne l’ «appréciation passagère» du Fbu par rapport au devises sur le marché noir à la suite de la Cecafa et le championnat africain de Judo des cadets et juniors tenus respectivement en avril et au mois de mai dernier au Burundi.  

Je trouve que l’impact diplomatique est de loin plus éloquent que celui sur l’économie. Il a des retombées politiques évidentes. Les pressions sur les négociations en vue de la sortie de la crise resurgissent de toutes parts. Entre autres, l’appel de Michel Kafando, envoyé du siège de l’ONU au Burundi, appelle à la poursuite du dialogue à Arusha.  

 


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