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#BlackPanther : une Burundaise tambourinaire à Hollywood ? Mais quelle aberration !

Dans Black Panther, le prochain film de Marvel se déroulant dans un pays africain fictif, le Burundi a eu la chance immense d’être représenté par des tambourinaires. Pourtant, il y a un hic. Dans la troupe des tambourinaires se serait glissé un indésirable selon le porte-parole de la Police burundaise : une femme qui bat le tambour…

Pour ceux qui ne le savent pas, Black Panther est le premier super héros noir (africain de surcroît) dans les comics (bandes dessinées héroïques) américains. Il a été créé en 1966, une période où les afro-américains se battaient pour leurs droits. Une adaptation solo sortira au cinéma bientôt.

En 2018, une période où les noirs se battent maintenant pour une reconnaissance culturelle (merci encore une fois Marvel), au fin fond de l’Afrique, au Burundi (très très loin du Wakanda), une voix s’est élevée et a dit : « Non, je ne veux pas que ma culture soit associée à ce spectacle qui ne décrit pas l’Afrique comme elle est : un mouroir et une prison à ciel ouvert pour les femmes.»

Au moment où on est des millions à se réjouir de voir pour la première fois un pays africain (même fictif) être décrit au cinéma comme riche, ultradéveloppé, ultra-technologique, un africain a pris son clavier et a tweeté : « Non, je ne veux pas voir le tambour burundais dans un film où les moustiques et les balles ne font pas la loi».

Au moment où partout au monde la femme se bat contre des sociétés qui veulent la murer dans le silence, un Africain a été horrifié de voir dans un casting à 100% noir (ou presque) des femmes, fortes, intrépides, réussir là où les hommes se cassent les dents, et s’est dit : « Non, dans un film qui parle de l’Afrique et des Africains, la femme devrait occuper la place qui lui revient, au coin du feu. »

Au moment où certains se permettent de demander si en Afrique on possède des librairies, il y a cet individu qui s’est levé et a clamé à haute voix : « Même les bibliothèques ne nous servent que de morgue à des vieux grimoires qu’on ne consulte pas. Autour de Black Panther, on ne connaît rien et on s’en porte très bien.»

Sur un réseau social de plus de 330 millions d’utilisateurs, cet illustre personnage a écrit : « …si je vois bien sur la photo, il y a une femme qui bat le tambour, ce n’est pas du tambour original, c’est piraté et ce n’est donc pas la culture burundaise qui rayonne. »

Face à un film qui rêve l’Afrique de demain, un compatriote s’est permis d’introduire une vision passéiste du monde, en vraie caricature des méchants de ces mêmes comics, et il ose encore ajouter : c’est piraté. Je ne vais pas le contredire, apparemment rien ne nous va tellement mieux que la misère et la médiocrité.

Mais après tout, je veux bien le comprendre : pour apprécier une œuvre d’art, il faut avoir une certaine culture. Et comme chez nous les super héros ne portent ni capes ni costumes bariolés mais plutôt des treillis et un arsenal à faire pâlir d’envie Rambo, il est tout à fait normal que quelqu’un se dise, « je me fous complètement de ce truc », même si ce « truc » aura été la meilleure chose qui a pu lui arriver, depuis bientôt trois ans.


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Les commentaires récents (3)

  1. Même si pour YAGA, l’Homosexualité semble être une valeur. Mais pour l’Afrique, certes Vrai, elle n’est pas Juste et pas Harmonieuse car en contradiction avec l’harmonie des principes universelles du genre et de la polarité. L’Homosexualité est un péché pour l’Africain et est permise en Europe.

    1. dommage mais t’as raison…tout ce qui vient de l’autre cote du lac Tanganyika et de la Kanyaru n’a aucune résonnance dans l’oreille d’un burundais nouvellement patriote. mais saches bien que le Burundi n’est pas un pays insulaire…