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Au Burundi, la chose publique n’est pas publique pour autant

Dans l’idée d’écrire un article sur ce que pourraient réaliser les presque deux milliards d’impôt foncier collectés annuellement par la Mairie de Bujumbura, un blogueur de Yaga a approché les services municipaux pour recueillir des informations. Il sera le deuxième à  essuyer un refus catégorique.

La transparence budgétaire est un des piliers de l’économie d’un pays selon Faustin Ndikumana, président du PARCEM. Pourtant, dans l’Enquête sur le Budget Ouvert (EBO) de l’International Budget Partnership (IBP) qui évalue de façon indépendante et compare dans  le monde les trois piliers de la responsabilité budgétaire publique, le Burundi a reçu en 2017 une note de 7 sur 100 alors que la moyenne de transparence est de 42 sur 100. Il  se classe aussi tout dernier dans la gestion transparente des deniers publics dans la Communauté est-africaine (EAC).

Une note logique vue la réticence avec laquelle les services publics communiquent leur budget et son utilisation au contribuable. J’en ai fait l’expérience dans les services de la municipalité de Bujumbura.

« Si on te demandait ton budget à toi, tu le donnerais? »

Mû par la question éponyme d’un récent billet qui questionnait sur la finalité de la bagatelle d’impôts perçus par la mairie de Bujumbura, je me connecte illico sur le site de la mairie. Je dois reconnaître que je ne suis pas un as de la recherche sur la toile, peut-être c’est pour cela que je n’y trouve rien de chiffré comme budget. Je reste sur ma faim. Tout naïvement, l’idée que notre mairie pourrait réparer les feux en intégralité du coquet boulevard du 28 novembre, en finir avec les 10.000 m³ d’eaux usées déversées par jour dans le lac Tanganyika ou réaliser d’autres projets avec les deniers du contribuable me taraude. Pour cela, il me faut un budget, des chiffres.

Je me rends à la mairie. Y arrivé et après avoir demandé où je pourrais trouver le budget de la mairie, un ummmh comme première réponse. Et un ummmh accompagné d’une légère moue. Quand un(e) Burundais(e) vous le jette à la figure, ça dit ce que ça dit. J’insiste un peu et au finish:

– Tu veux écrire un livre?

– Non madame.

– Et si on te demandait ton budget à toi, tu le donnerais?

Cette question me dépite. Je joue les bons perdants et remercie les personnes qui m’ont accueilli.

Sur le chemin de retour au logis, je me remémore les paroles d’un de mes professeurs. La République, nous a-t-il dit est la Res Publica, la chose publique.

La chose publique devrait être transparente dans toutes ses entités non? Au Burundi, cela ne semble pas être le cas.

 


A relire : Mairie de Bujumbura : où vont les sommes colossales de l’impôt foncier ?

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Les commentaires récents (2)

  1. Le problème du Burundi, et il n’est pas le seul au monde, est que, pour la plupart, lorsqu’elle accède à un poste de responsabilité, elle s’octroie plus de liberté que de responsabilité. Les uns disent que c’est la faute à la pauvreté. D’esprit? d’accord. A mon humble avis, et comme l’a si bien déclaré, le Président français, Emmanuel Macron: « le défi de l’Afrique est civilisationnel ». Je pense qu’il est encore mieux de dire qu’il est culturel. C’est la culture qui élève l’homme, la société à la bonne conduite, vie et moeurs. Bonne conduite de soi qui entraîne la bonne conduite des affaires et de la société. Bonne conduite de sa vie, de celle de sa famille et de celle de sa société. Enfin les bonnes moeurs résultantes de la pensée pure et élevée et qui engagent la transparence dans la pensée, dans la parole et dans les actes parmi lesquels les actes budgétaires, etc.

  2. « si on te demandait ton budget à toi ,tu le donnerais ? »cette phrase est à la fois une question aussi une réponse bizarre qui est difficile à résidérée comme sa propriété privée . si les choses ne chanpondre car la non précision entre du bidget individuelle et le budget collective dit public ;ce n’est uniquement cette personne qui confond la fonction qu’ils occupent congent rien n’empecherait que le Burundi d’être classé dans les pays plus pauvres de la planète