La semaine passée a été marquée par le coup d’Etat pas comme les autres mené par les militaires zimbabwéens contre leur « camarade » Robert Mugabe. Lequel coup s’est soldé hier par la démission de l’ex-plus vieux président en exercice. Cet évènement a été et continue d’être largement commenté partout en Afrique, y compris au Burundi. Analyse du blogueur et politologue Jean-Marie Ntahimpera.
Sur les réseaux sociaux, alors que les #Sindumuja accueillaient avec joie la chute du plus vieux dictateur d’Afrique, ceux qui soutiennent le pouvoir de Bujumbura brillaient globalement par leur silence. Un silence très éloquent qui signifie une chose : la peur. Ils craignent que ce qui se passe au Zimbabwe n’arrive au Burundi. Ils ne peuvent (ou ne veulent) pas l’exprimer en public.
Et c’est fondé. Le Zimbabwe et le Burundi ont beaucoup de choses en communs. Un : les deux pays sont tous dirigés par des anciens combattants rebelles, qui ne croient que dans la légitimé du maquis. Pour eux, ça donne le droit de rester au pouvoir ad vitam aeternam. Deux : à peu près comme au Zimbabwe, le Burundi est dans une situation économique catastrophique. La pauvreté et l’inflation grandissantes ne font pas de discrimination. Elles touchent à la fois ceux qui sont au pouvoir et dans l’opposition. Le chômage, qui faisait rage déjà avant 2015, a empiré avec la crise.
Ceux qui sont touchés par cette misère et qui ne voient pas de voie de sortie assument, à tort ou à raison, que si les choses vont mal, c’est à cause de l’incompétence, ou du manque de vision de ceux qui sont au pouvoir, peu importe les efforts que ces derniers font pour jeter la faute aux « Colons ».
Changement, à tout prix
Pour apaiser ces frustrations, il faudrait qu’il y ait une alternance donc. Qu’une autre équipe, issue du même parti au pouvoir ou pas, puisse donner espoir aux Burundais. Or le pouvoir de Bujumbura est en train d’amender la Constitution, pour que le président de la République, qui est au pouvoir depuis 2005, puisse y rester au moins jusqu’en 2034. Je dis « au moins » puisque s’il parvient à garder le pouvoir jusqu’en 2034, il pourra toujours « retoucher » la Constitution pour briguer d’autres mandats.
Et plus un seul homme restera au pouvoir, plus il portera la responsabilité de tous les malheurs du pays. Le peuple cherchera un sauveur. Mais à voir les rapports de force en présence, les chances sont très minces pour que l’opposition dite radicale puisse renverser le pouvoir de Bujumbura dans un avenir proche.
Toutefois, la nature a horreur du vide. Rien ne dit que les « héros » qui mettront fin à cette misère collective ne viendront pas du « système » lui-même. Ce sera le troisième point commun entre Harare et Bujumbura.
Sure le depart De Mugabe, Pourquoi seulement Bujumbura doit trembler???et Kigari?et Kampala? Et Yaoundé. …….???????