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Université du Burundi : quand la mairie s’en mêle !

Une fouille-perquisition au campus Mutanga de l’Université du Burundi a débouché sur l’arrestation de 98 personnes, pour la plupart des étudiants qui y séjournaient illégalement. Ces derniers ont été contraints de payer 15 000 fbu à la mairie pour être libérés. Une mesure jugée illégale par le journaliste-blogueur Egide Nikiza.

J’ai suivi de bout en bout la fouille-perquisition menée par la police, ce samedi 19 août, au campus Mutanga, à l’Université du Burundi. Tous les étudiants auxquels j’ai tendu le micro s’accordent sur une chose : la police n’a pas fait usage de force. Seuls ceux qui n’ont pas droit de loger dans cette zone ont été arrêtés et emmenés pour interrogatoire. Entre autres des mémorands, des étudiants des autres universités, des visiteurs,…    

Samedi, je pensais que la loi allait être lue et que les détenus allaient rentrer. La police ne pouvait pas en aucun cas reprocher aux 98 personnes une infraction pénale. Exception peut-être pour le seul étudiant appréhendé en possession du cannabis. Pourtant, à leur grande surprise, ils seront forcés d’acheter leur libération.  

L’Université du Burundi jouit d’un statut particulier

À mon entendement, les 98 personnes arrêtées au campus Mutanga ne devraient payer pas même une centime à la mairie. Pourtant, elles se sont vues forcer de verser 15000 Fbu sur le compte de cette dernière.    

Or, il est de tous connu que l’Université du Burundi est une institution autonome dotée d’un statut particulier. Elle ne relève pas administrativement de la mairie. Je comprends donc mal pourquoi des gens arrêtées à l’université paient une amende administrative aux services municipaux. C’est une question qui devrait être traitée au niveau de l’université. Et si ces personnes devraient être punies, le règlement d’ordre intérieur dans les campus prévoit des sanctions pour l’occupation illégale des résidences.

Certes la lecture de ce règlement est moins préférable. Car un bon nombre d’étudiants venait d’occuper des chambres pendant plusieurs mois. Et « celui qui occupe illégalement une chambre est sanctionné par une amende de 1000 Fbu par jour sans quoi il n’a pas droit aux documents administratifs ». Détail intéressant : cet argent doit être remis à la régie des œuvres universitaires.

Amende administrative sans quittance

En outre, les personnes arrêtées auraient eu normalement une pièce en contrepartie du versement des 15000 Fbu. Car en matière administrative, aucune mesure n’est prise verbalement. Toute décision suppose l’existence d’un document écrit. Et au-delà, il s’agit d’une attestation par laquelle le commissariat aurait déclaré les détenus quittes envers lui.  Sinon, cette procédure laisse libre cours à différentes supputations.  

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