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Twittoscopie : l’heure des comptes

La semaine qui vient de s’écouler n’a pas été de tout repos. Certains Burundais ont pris leur courage à deux mains pour, cette fois, mettre en accusation la délégation de l’Union européenne « dans le plan de déstabilisation » du Burundi. Le temps d’oublier la Belgique et le Rwanda a-t-il finalement sonné ? Entre autres actualités, on peut aussi citer l’échange surréaliste d’un activiste burundais et le président rwandais, les sorties de l’homme-orchestre du groupe de presse Ikiriho, etc. Voici l’actualité hebdomadaire de la twittosphère burundaise, décortiquée par le blogueur Alain Amrah Horutanga.

Les abatwip restent pareils. Qu’ils vous soutiennent ou qu’ils vous haïssent, les réflexes restent (presque) les mêmes. Le rejet d’un fait suivi la plupart du temps par son acceptation, avec des précisions et/ou des condamnations. On n’en est pas à une première (rappelez-vous des Imbonerakure maquillés au Rwanda, par exemple). Au cœur de la discorde aujourd’hui, l’évacuation de l’activiste Pacifique Nininahazwe et sa famille. Aussitôt le document « polémique » rendu public, certains abatwip avaient crié à un « nième » montage du camp présidentiel avant de se ressaisir.

https://twitter.com/NoraVona/status/873577145611812866

Les répliques aussi ont été cinglantes d’un côté comme de l’autre. Mais les bonnes manières nous exigent de ne pas en faire l’apologie.  Le ping pong entre l’UE et le Burundi va certainement durer aussi longtemps que les sanctions seront d’actualité. Mais autant souligner que s’il y avait une arène où tous les coups sont permis, certains en seraient venus aux mains. Intéressons-nous aux tweets les moins violents.

Dans cette confrontation, le ministre Alain Nyamitwe n’y est pas allé par quatre chemins. Il a, himself, reçu l’ambassadeur de l’UE au Burundi pour lui exprimer son indignation. Il ne s’est pas contenté de ça. Il l’a fait savoir publiquement, sur twitter. « (la) Délégation de l’Union européenne est régie par les conventions diplomatiques, comme la convention de Vienne sur les Relations diplomatiques. Devoir de s’y conformer »

Pourtant discret ces derniers jours, le premier concerné, Pacifique Nininahazwe est finalement sorti de ses gonds, ce dimanche. La charge a été aussi inattendue que commentée.

Theresa à la rescousse?

À voir l’exaltation de certains abatwip quant à la sortie médiatique de la première ministre britannique Theresa May, on peut se dire qu’elle va pouvoir compter désormais sur plusieurs supporters burundais. Un argument de « taille » vient sceller le sort des Burundais. « Entre terrorisme et sécurité, il faut choisir »,  résumons-le comme cela.

Pour certains abatwip, ça peut se tweeter et se retweeter à outrance. Une belle occasion à ne surtout pas rater. En pleine procédure de révision du Code de procédure pénale au Burundi, les partisans du projet de loi jubilent. La citation de May finira-t-elle par faire fléchir l’autre camp ? Et au ministre des affaires étrangères d’en profiter pour tacler les ONGs. Reconnaissons quand même que les Etats ne s’équivalent pas hein.

Dindon ou vaillant ?

Le commentateur de l’actualité burundaise, Adrien Rugambarara, s’est illustré cette semaine au Rwanda Day, une commémoration tenue en Belgique en présence du chef de l’Etat rwandais.  Droit dans ses bottes, le Burundais a promis une vache après avoir demandé au président Kagamé ce qu’il pense de la récente prise de position de la communauté régionale sur la crise politique au Burundi. Esquivant la question, le président Kagamé a pourtant reçu gracieusement le cadeau offert. Ce qui a alimenté encouragements pour les uns et moqueries pour les autres.

Un journaliste, une émission

On connait les débats de nos « leaders » ! Les trouvez-vous vraiment à la hauteur ? À chacun sa réponse. L’émission « Kurisanze » de la VOA a certainement laissé des séquelles chez certains auditeurs burundais et cela s’est fait ressentir au niveau de la twittosphère. Jusqu’à l’heure actuelle, certains ne s’en sont toujours pas remis.

Mamadou, le touche-à-tout 

Ikiriho a multiplié ses comptes on ne sait pour quelles raisons mais un reste assez énigmatique. Ikiriho humeur avec un certain Mamadou qui intervient régulièrement. Mamadou ceci, Mamadou cela. Honnêtement, on se perd des fois.

Mamadou « ambianceur »,

https://twitter.com/IkirihoHUMEUR/status/873966822621675520

Mamadou « sapeur »

https://twitter.com/IkirihoHUMEUR/status/872370272988516352

Mamadou « enquêteur »

https://twitter.com/IkirihoHUMEUR/status/873052979418480640

Mamadou « journaliste »

https://twitter.com/IkirihoHUMEUR/status/873050806257307648

On a compris. Bienvenue à Mamadou, touche à tout.

Le tweet de la semaine

Dans un pays où l’énergie, au sens large, se raréfie, on peut accueillir une conférence sur le pétrole. Paradoxe ? Non, je ne crois. Admettons que durant la semaine passée, il n’y avait plus les longues files. Est-ce pour cela que l’ambassadeur de France au Burundi était aussi enthousiaste ? Lui seul le sait !

Pastori, un umutwip, lui a rappelé le prix de son geste dans une réponse qui n’en est pas une vraiment.

A la semaine prochaine !

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