Il y a une vingtaine de jours, la victoire du régime burundais sur la Cour pénale internationale semblait irréversible. Mais la CPI avait apparemment caché un dernier atout dans sa manche. Après l’annonce-surprise d’une enquête in extremis visant le pouvoir de Bujumbura, la twittosphère burundaise s’est mise en ébullition. Voici la twittoscopie « spéciale CPI » du blogueur Alain Amrah Horutanga .
Dix jours auront suffi pour que la Cour pénale internationale refasse parler d’elle au Burundi. « C’est comme une sangsue qui ne cesse de nous coller à la peau », disaient certains. C’est un petit « je t’aime, moi non plus » auquel nous avons assisté cette semaine. Si la Cour et le Burundi avaient déjà consommé le divorce, un détail important aurait été oublié : le partage des « biens communs ». Et ces biens communs sont d’ordre juridique. Une longue bataille qui s’annonce déjà ardue.
Procureur #CPI : Mon Bureau reste déterminé à poursuivre sa quête de justice au #Burundi, en toute indépendance et en toute impartialité, dans le strict respect du #StatutdeRome
— CPI-Cour pénale int. (@CourPenaleInt) November 9, 2017
depuis avril 2015,les insurgés ont brulés vif des innocents,violés les femmes, detruits les infrastructures publiques et privés. les commanditaires sont non loin de la haye.la justices Burundaise les cherche
— AVMI26 VICTIMES (@Avmi26Victimes) November 9, 2017
https://twitter.com/museremu/status/929249249711284224
Mais entre-temps, la twittosphère burundaise ne s’est pas abstenue de commenter. Et parfois avec #Twenga au bout des doigts.
Comme votre pouvoir et tous les adeptes de votre système sont tous corrompus, vous pensez que votre maladie a atteint les personnalités intègres comme les juges de la CPI. Non @willynyamitwe, vous êtes coincés, vous n'échapperez pas à la justice internationale. #Twenga ndore! https://t.co/x168y5LUyj
— Anicet Niyonkuru (@AnicetNiyonkur1) November 9, 2017
Jusque-là les choses étaient claires: la #CPI faisait de la politique en lieu et place de la justice. Sa dernière manoeuvre avec le #Burundi illustre une évolution: désormais la #CPI est dans le burlesque. C'est une institution politico-burlesque.
— Yann Gwet (@ygwet) November 9, 2017
Ses preuves de l inexistence juridique de la décision des trois juges de la #cpi a.k.a #InternationalCorruptCourt. #twenga #Burundi @jumuiya pic.twitter.com/SptPxXuj9a
— mizero racine (@RacineMizero) November 12, 2017
Burundi: Les juges de la CPI autorisent ouverture d'1 enquête .Des mandats contre certains responsables seront emmis.Twenga @PeaceAmaniPaix pic.twitter.com/hMOxcKFuCK
— Mutama (@Mutama2017) November 9, 2017
#Twenga N'agasaga caaane #CPI, Unteye Utanteguje #CPI !!!!!!!😭😭😭😭 @pnkurunziza @willynyamitwe @FreddyHon https://t.co/61Y1xDyfpq
— Bob RUGURIKA (@rugbob78) November 9, 2017
Les « comiques » de Willy
En effet, trois juges, des comiques selon Willy Nyamitwe, ont demandé à la procureure Fatou Bensouda de « fouiner » dans les affaires sombres du pays de Mwezi Gisabo.
🤣 Sachant que le droit n’est pas de leur côté, les 3 comiques juges de la #InternationalCorruptCourt ont triché en antidatant. #Twenga. pic.twitter.com/hyyUfZAqa6
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) November 10, 2017
Le conseiller principal à la communication de la présidence du Burundi a aussi fouillé dans de nombreuses archives pour trouver une « incohérence » dans la démarche de la CPI qu’il n’a pas cessé de dénoncer dès lors.
🔴 Le 28 octobre Fadi El Abdallah, Porte-Parole de la #CPI disait: « Il n’y a pas d’enquête » et le 9 novembre il dit: « l’enquête a été lancée le 25 octobre. » Allez y comprendre quelque chose dans cet imbroglio de l’ #InternationalCorruptCourt.#Burundi pic.twitter.com/tvESThaKGy
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) November 10, 2017
#Burundi: La tricherie de @IntlCrimCourt est ici en marche. Cette autorisation est anti-datée (25-10-2017). Le hashtag #Twenga est ici bien indiqué car la #CPI va nous livrer sa partie « fiction ». https://t.co/yDEw5t9i1D
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) November 9, 2017
Déjà incapable de faire la lumière sur certaines questions en rapport avec les droits de l’Homme, le gouvernement a tout balayé d’un revers de la main : «Le Burundi n’ouvrira jamais la coopération avec la CPI ». Qu’en pensent les abatwip ?
"Le #Burundi n'ouvrira jamais la coopération avec la #CPI (@CourPenaleInt) dans la mise en oeuvre d'une décision qui a été prise en violation du Statut de Rome et des principes du droit international". Aimée Laurentine Kanyana, ministre de la Justice. pic.twitter.com/zDArM4LeqB
— DW Afrique (@dw_francais) November 10, 2017
#Burundi C'est à la fois rigolo et triste d'entendre la Ministre de la justice Aimé Laurentine Kanyana entrain d'accuser la Justice internationale de partialité au regard de ce qu'est la justice burundaise qui n'est qu'un outil de répression de tous les opposants
— NIYUNGEKO Gordien (@GNiyungeko) November 12, 2017
Anoncé le début des enquêtes deux semaines après la sortie du #Burundi de la #CPI était pour protéger les familles des victimes et les témoins selon le procureur.Si jamais ils étaient menacés, J’aimerais bien savoir si maintenant ils le sont plus. Pathétique coe argument.
— menyimana philotaire (@philotaire) November 11, 2017
La manifestation douchée
La nouvelle d’ouvrir une enquête n’a pas fait que des heureux. Des mécontents il y en eu. Certains s’étaient donné rendez-vous dans les rues de Bujumbura. Ils avaient promis de condamner la Cour avec la « dernière énergie ». Mais c’était sans compter sur la pluie qui s’est abattue toute la journée sur la capitale burundaise. Ce qui a fait la joie des partisans de l’ouverture de l’enquête par la CPI. « Les Belges ont encore envoyé la pluie », pouvait-on lire chez certains.
#Burundi – la mutinerie commence. Depuis quand les imbonerakures ont peur de la pluie.!?!?!? @pnininahazwe @mushibuka @iburundi @MissyMuneez pic.twitter.com/1S5eF2p6fM
— Mahoro Amani Peace!! (@MahoroAmani1) November 11, 2017
@Ma Donc maintenant les chauffeurs des tuc-tuc et taxis vélos ce sont eux qui représentent toute la population de Bujumbura Mairie?
— Pasitori (@DiegoNkuru) November 11, 2017
#Burundi Les manifestations de 2015 contre le 3è Mandat de #PN étaient inondées par des gaz lacrymogènes et le #Gov disait que la roue n'a jamais était solution des problèmes.Les imbonerakure marchent tous les samedi même sous la pluie pour persister ces problèmes #Amarasoarahuma pic.twitter.com/F4ptWSBAbC
— Jérôme Kazabukeye 🇧🇮 (@Kazabukeye) November 16, 2017
Les Burundais sont désormais habitués à des manifestations hebdomadaires. Mais entre nous et à voix basse, la mairie de Bujumbura ou le ministère de l’Intérieur pourrait-il au moins une fois accorder le droit de manifester à ceux qui soutiennent la démarche de la CPI ? Je ferme la parenthèse.
Les « sages » de la région chargent la CPI
Pour certains, la CPI s’est peut-être trompée. Ses « trois comiques » auraient dû avant tout rencontrer les « fins connaisseurs » du Burundi et de la région. Ainsi, les présidents tanzanien et ougandais seraient « mieux placés » pour évaluer la situation du pays. Ce qui semble ressortir de la déclaration signée conjointement en Ouganda. Certains ont jubilé et d’autres ont accusé. C’est toujours comme ça avec les abatwip !
🔴 @KagutaMuseveni: "Nous allons nous convenir avec les autres dirigeants de l'#EAC sur le cas du #Burundi, et écrire à la #CPI. L'@IntlCrimCourt doit arrêter ces actions unilatérales. Il s'agit de notre région, de nos peuples, nous avons à dire" https://t.co/1n137NMvPm
— Ikiriho (@Ikiriho) November 11, 2017
Mais qu’est-ce qu’ils ont fait ceux deux Président fainéants pour trouver la solution des problèmes. Et c’est le moment de crier pour soutenir la criminalité des autorités bdaise
— Potoulou Carl (@cpotoulou) November 12, 2017
#Burundi la #CPI a déjà un argument en béton contre l'#EAC avec Uhuru Kenyatta et William Ruto qui ont déjà comparu. Qu'en sera-t-il de @pnkurunziza ? Bras de fer sans fin?
— KABUTO Daniel (@DANYKAB1971) November 12, 2017
Ce n'est ni à @KagutaMuseveni ni à @MagufuliJP de décider quand justice sera rendue aux victimes des crimes contre l'humanité commis au Burundi, c'est plutôt du ressort des instances judiciaires habilitées coe la #CPI https://t.co/GYq5G665Eu
— Thierry Nduwayezu (@titi_257) November 11, 2017
Au lieu de se tirer d'affaires après les révélations de corruption apparues en début du mois passé, en s'attaquant à la souveraineté du Burundi juste pour satisfaire certains occidentaux, la CPI ternit davantage son image.
— Amb. E. Ndabashinze (@endabashinze) November 11, 2017
Les juristes debout
Les « génies » du droit n’ont pas été en congé. Des choses qui nous dépassent trouvent toujours des hommes à la « hauteur », à l’instar de l’ancien procureur général de la République qui ne cesse de mettre son grain de sel.
#BurundiHR @IntlCrimCourt @BurundiGov Le #Burundi ne peut pas être un pays d'essai pour la CPI d"une justice qui ne respecte aucune norme ou principe elementaire de droit.
— Valentin BAGORIKUNDA (@Vabagor) November 9, 2017
#CPI Mais quelle sera la suite? Le #Burundi va-t-il se prévaloir de l'article 18(2) du Statut de Rome pour qu'on lui laisse le temps de s'occuper lui-même des cas notifiés?S'il le fait, la procureure ne pourra s'y opposer sauf si elle demande une autre autorisation de la Chambre
— Amissi Manirabona (@ManirabonaProf) November 9, 2017
Tekereza sha reka kubesha abantu! Quand tu étais procureur wakoze iki? Ugire wigire umuhinga azi amategeko kwisi kurusha abandi??
— NIGSSA (@Master_Secomodo) November 11, 2017
Même si certains abatwip, détracteurs, estiment qu’il n’a pas son mot à dire, lui qui n’a jamais réussi en tant que procureur à arrêter des simples voleurs des poules.
Voici un monsieur se disant procureur incapable de poursuivre un voleur de poulet et qui ose venir donner des cours de droit sur Twitter.Vous êtes une honte pour l'Afrique mais du #Burundi en particulier https://t.co/RzID0c50gF
— VOIX SANS FRONTIÈRES (@VSF_OFFICIEL) November 10, 2017
Oh Burundais ! Ce n’est pas gentil, ni vrai non plus. Et tous ces prisonniers politiques, qui les a fait coffrer ?
À la semaine prochaine.