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Monsieur Museveni, un peu de cohérence, merci !

Lors du dernier sommet des Etats de l’Afrique de l’Est tenu à Dar es Salaam, les présidents ougandais et tanzanien ont plaidé pour la levée des sanctions de l’Union européenne contre le Burundi. Un appel que notre contributeur Moise Bukuru juge incohérent au vu des prises de positions précédentes du gouvernement ougandais.

Et patatras : « Les sanctions prises contre le Burundi doivent être levées». Museveni a pris tout le monde de court, avec une diatribe très inattendue adressée à l’Union Européenne. Et sans surprise, Bujumbura jubile, crie victoire. Faut-il souligner aussi que le pouvoir issu du CNDD-FDD ne reconnaît jamais, ou presque, la défaite même que quand elle crève les yeux .

Certains politiques, les chancelleries occidentales, des analystes, sont encore une fois sonnés, perdus, se demandant si Museveni était bien sérieux, ou s’il s’agissait d’une simple réédition de son péché-mignon : confondre les esprits. Son discours aussi controversé qu’inapproprié sur le conflit Israélo-palestinien en présence de Netanyahou, qui lui avait rendu visite, reste dans les annales. Il n’en serait donc pas à son premier coup.

Un jeu incompréhensible

Mais s’il s’avérait que les mots prononcés devant les autres chefs d’Etat de l’EAC- sauf celui du Burundi- étaient bel et bien réfléchis, préparés, choisis en connaissance de cause, la première question qui vient est celle de savoir la position exacte de Yoweri Museveni. L’Ouganda a accueilli environ 50 000 réfugiés burundais dont des défenseurs des droits humains qui n’étaient plus en odeur de sainteté chez eux, des opposants menacés de mort, des journalistes pourchassés,…A ma connaissance, Kampala est l’une des destinations de la sous-région qui ne font pas peur aux « indésirables » de Bujumbura.  En ne livrant pas ces derniers au régime de Nkurunziza, comme la Tanzanie a failli le faire récemment, Yoweri Museveni reconnaît que la paix reste un leurre au Burundi. Appréciation similaire à celle de l’Union européenne.  D’ailleurs, alors que le ministre burundais de l’Intérieur remuait ciel et terre pour obtenir le renvoi de ses compatriotes logés à Nakivale,  le gouvernement ougandais a fait barrage, estimant que le moment n’était pas propice, promettant  qu’il n’enverra à la mort aucun Burundais, jurant sur l’honneur de la convention de Genève, de l’OUA,…

Comment alors le président ougandais  peut-il aujourd’hui saboter une mesure qui vise à redynamiser le dialogue pour au final rétablir la paix ? Illogique ! Tout au moins, qu’il mette de la cohérence, et que l’on sache où le classer : on  ne peut pas  protéger l’opprimé – que l’UE défend aussi- et revenir parler au nom de l’oppresseur.

Ironie de l’histoire: Yoweri Museveni est aussi le médiateur dans le conflit burundais, censé se battre pour la paix, la stabilité et un consensus politique.

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Les commentaires récents (2)

  1. je crois qu, il est temps que l,UE prenne des mesures salutaires urgentes pour sauver le peuple burundais. car Museveni a defalli a sa mission en prenant position alors qu,il est facilitateur . de lui, rien de bon ne jallira . desole, l,EAC fait une solidarite negative. merci