Il y a cinq jours, le monde célébrait (le 5 octobre) la journée des enseignants et des enseignantes. Un jour qui trouve les concernés dans des conditions de travail très difficiles, en tout cas au Burundi, selon le blogueur Carrel Ntunga.
Le thème de cette année est « enseigner en liberté, autonomiser les enseignants ». Je ne crois pas que ce thème va avec le contexte actuel des enseignants du Burundi. Les stratégies de développement dans le domaine de l’éducation dont le redéploiement en cours sont à l’opposé de l’objectif d’enseigner en liberté.
Pour cette année scolaire 2017-2018, beaucoup d’enseignants se sont vus redéployés vers d’autres établissements loin de leurs familles respectives.
Passons sur le cas de cette éducatrice d’un lycée de Ngagara qui combat quotidiennement un diabète et une anémie récidiviste, qui a été réassignée à une école se trouvant à une centaine de kilomètres de son domicile. La pauvre, au-delà de ses problèmes de santé, s’interroge sur ce qu’elle ira enseigner aux élèves de ce nouvel établissement, alors qu’elle ne s’est jamais tenue devant des jeunes, sauf pour les questions en rapport avec la discipline. Elle a toujours été encadreuse.
Ne parlons pas aussi de cette autre enseignante à deux ans de la retraite (elle a 63 ans), qui, craignant d’être mutée dans un coin perdu, a exposé ses inquiétudes dans une réunion tenue à l’ETS Kamenge il y a quelques mois. L’actuelle ministre de l’Éducation lui rétorquera sèchement qu’elle n’a qu’à se déclarer inapte et laisser la place aux autres.
D’après Victor Ndabaniwe, le vice-président de la commission nationale de redéploiement, ce processus vient remplacer la 1ère phase de redéploiement qui comportait des lacunes qu’il fallait lever dans la deuxième phase. Selon des sources anonymes, « il s’agirait d’une opération de recensement en rapport avec le personnel apte pour le travail et celui qui ne l’est pas. Et ce critère serait lié au respect d’éthique et de déontologie professionnelle car certains enseignants auraient oublié leur mission. »
L’on se demande alors si la solution de ces lacunes est de redéployer tous ces enseignants devenus incompétents, en les mettant dans des conditions de travail qui ne les avantagent pas. Le résultat qui en découlera est loin d’être positif et risquera d’augmenter l’incompétence observée.
Des solutions à portée de main ?
Si au moins, le gouvernement avait envisagé d’autres alternatives comme : l’augmentation des salaires pour pouvoir survivre dans ces nouvelles destinations loin des familles, disponibiliser des moyens de transport quotidien pour ceux qui peuvent rentrer à leur domicile, etc.
Pour le cas des couples enseignants, il est stipulé que c’est le mari qui est redéployé tandis que sa femme reste. À mon avis, il serait mieux de les envoyer tous les deux dans une même localité au lieu de les séparer et créer des frustrations et des nouvelles dépenses imprévues, même si cela reste toujours problématique dans le cas où ils auraient une descendance qui est déjà sur le banc de l’école.
Si le gouvernement ne parvient pas à rendre plus facile les conditions de travail de ces éducateurs, oui ils travailleront, de peur de se retrouver au chômage, mais leur travail sera bâclé. Actuellement ceux qui le peuvent abandonnent pour chercher d’autres sources de revenus. Et qui en souffrent le plus après ? Nous les élèves.
Rien d’autres problm q ça la peur de l’État est celui_là