Le jeudi 27 juillet s’est tenu un débat à l’Institut Français du Burundi sur la question de savoir si le choix des études incombe aux parents ou aux enfants. Une rencontre à laquelle ont pris part plusieurs participants aux avis parfois tranchés. Le blogueur Alain Amrah revient sur le rendez-vous.
Ne connaissez-vous pas quelqu’un qui maugrée chaque jour : « je voulais être footballeur », « je rêvais de devenir artiste mais mes parents s’y sont fortement opposé » ? Ou « j’ai été forcé à faire le droit, la médecine, l’économie ». Plus tard, on a droit à des juristes, des médecins aigris, qui font leur métier sans grande passion, donc mal.
Comment s’affranchir alors de cette mentalité ? Une des questions posées lors du débat organisé par Yaga le jeudi 27 juillet 2017.
Des avis partagés
Un débat aussi passionnant que sensible ne peut manquer de public. Et il y en avait, en quantité comme en qualité. Pères de famille, psychologues, étudiants issus des milieux urbains et ruraux, élèves… tout le monde était représenté. Sauf l’Etat.
D’entrée de jeu, une catégorie s’est rapidement dégagée : « il faut laisser les enfants décider de leur avenir », clamait-elle. « Un luxe ! », a vite répliqué l’autre camp qui prenait pour justification le contexte économique du pays. « Il y en a qui sont issus des milieux ruraux et dont la seule voie pour acquérir les connaissances ou développer leurs talents reste les écoles publiques, et ces dernières brillent par leur manque de suivi », ont-ils avancé.
Un investissement parental
Il existe aussi des parents qui décident de l’avenir de leurs enfants parce qu’il s’agit selon eux d’un investissement : « Un enfant est comme une entreprise, on y injecte de l’argent en sachant qu’en retour on s’attend à de bons résultats. On ne met pas son argent quand on sait à l’avance que l’entreprise ne sera pas rentable ». Avis d’une troisième catégorie qui prône carrément un pouvoir absolu des parents sur leurs enfants. Arguments : « Les parents ont de l’expérience. Ils savent ce qu’ils recherchent pour leurs enfants. Ils ne leur veulent que du bonheur », a affirmé un participant avant de se demander pourquoi « si les parents font des sacrifices, l’enfant ne le ferait pas en retour pour ses parents ? »
C’est dans les dernières minutes qu’une autre catégorie, une quatrième, a germé, prônant une approche plus ou moins scientifique : l’observation. « Les parents devraient observer les enfants dès le bas âge ». Pour elle, un enfant démontre ses talents et ses passions le long de son enfance.
Un débat donc constructif, avec un seul bémol : l’absence des représentants de l’État, qui auraient pu par exemple expliquer sur quoi se base le système d’orientation dans les établissements scolaires et académiques publics.
Vous pouvez suivre différentes interventions des participants à travers cette vidéo.
https://youtu.be/lxoa1R-8hGM