Ces deux dernières années, on a assisté à une véritable ruée des Burundais sur les réseaux sociaux. Si la plupart de ceux qui ont rejoint Twitter l’ont fait pour s’informer, d’autres jeunes ont choisi des plateformes moins engagées et plus ludiques comme Instagram pour partager leur quotidien ou remplir une mission plus noble : faire connaître le Burundi et ses beautés. Le compte Instagram Burundi on the map, administré par des jeunes burundais de la diaspora, est un de ces derniers. Le blogueur Hugues Safari s’est entretenu avec un de ses administrateurs.
Derrière #Burundionthemap, un groupe de jeunes burundais enthousiastes vivant en Europe. Leur objectif, introduire positivement le Burundi sur la carte du monde. Et s’ils préfèrent garder leur identité anonyme, Gaëlla Musefano, administratrice du compte, est récemment sortie de l’ombre.
Yaga : D’où est venue l’idée de Burundi On The Map ?
Gaëlla Musefano : Dès les débuts d’Instagram, on avait l’habitude de suivre plusieurs pages liées à l’Afrique mais rien n’était présenté sur le Burundi. La plupart des pays africains avaient leurs propres pages Instagram très actives qui représentaient leurs pays et leurs peuples.
Certes, il y a eu des publications sur les pages Facebook en rapport avec le Burundi, mais pas sur Instagram. L’initiateur du concept y a beaucoup pensé et un jour, il a décidé sans hésitation de créer la page « Burundian Fashiz », en juillet 2013. Le but était de montrer la beauté du Burundi et de ses ressortissants. Deux ans après, grâce à un sondage, nous avons changé le nom de la page pour devenir Burundi On The Map, ce qui pourrait signifier ‹‹ introduire le Burundi sur la carte (du monde) ›› et montrer que nous sommes un petit pays avec plein de potentiels. C’est un choix porté par nos abonnés qui nous ont proposés un nom convenable par rapport à notre mission. Aujourd’hui, la page Burundi On The Map compte plus de 19 milles abonnés, ce qui représente une croissance remarquable.
Comment choisissez-vous les images à publier ?
Nous choisissons d’abord des thèmes sur base desquels nos abonnés nous envoient des images, en message privé. Les mêmes thèmes sont aussi facilement repérables à l’aide d’un hashtag approprié. Les repreneurs qui suivent la procédure d’utilisation de notre hashtag officiel #BurundiOnTheMap bénéficient toujours d’un S/O (reconnaissance) sous leurs images. C’est pour garder une vive interaction avec ceux qui nous suivent et les impliquer dans la valorisation de leur nation. Mais avant chaque publication, la qualité de l’image et la date de soumission doivent être vérifiées.
En gros, la grande règle de sélection à retenir est que tout ce qui est trouvé sur notre page doit être spécifiquement du Burundi. Nous sommes très stricts avec cela.
Quel commentaire sur les quatre ans d’existence de « Burundi on the map » ?
Dès le début, nous avions envie de démontrer aux Burundais que nous sommes capables de réaliser de grandes choses lorsque nous mettons nos forces ensemble. Nous avons même récemment accordé une interview à la compagnie Brussel Airlines dans leur magazine pour parler de ce qui rend le Burundi magnifique. C’était une grande opportunité car le magazine est beaucoup lu par des étrangers qui planifient leurs vacances.
Nous sommes encouragés de voir que nous contribuons en effet à l’introduction du Burundi sur la carte du monde. Burundi On The Map participe dans la promotion du succès des Burundais, traite des sujets positifs et montre aux entrepreneurs le bénéfice de travailler avec ces même Burundais. Nous avons déjà organisé une vente de vestes peints à la main, et ça a été un succès.
Vos projets…
Notre espoir est de travailler dans l’avenir avec des artistes-peintres ou des stylistes burundais. Nous sommes confiants que notre implication dans les médias sociaux fera naître des connexions entre les entreprises locales et étrangères. Mais cela ne commencera que lorsque les Burundais tiendront en considération la puissance des médias sociaux et comprendront ce principe simple : l’union fait la force.