Le départ du dictateur gambien Yahya Jammeh aurait réjoui plus d’un. Malheureusement, l’accord qu’il a obtenu avant d’abdiquer a révolté bien de gens, dont le blogueur Landry. Ce dernier, en faisant un parallélisme avec l’histoire du Burundi, s’inquiète du message envoyé aux autres aspirants tyrans.
Ce jour-là, je rentre chez moi sereinement et comme à mon habitude, j’allume mon poste récepteur pour suivre les infos, peut-être que quelque chose m’aurait échappé. Tout à coup, je n’en crois pas mes oreilles ! Yahya Jammeh, dictateur assumé, aurait obtenu pour son départ l’accord qu’il n’y ait pas de «chasse aux sorcières » contre lui ou ses proches collaborateurs.
Une question me taraude : que signifie en termes clairs ce concept de « chasse aux sorcières »? Juste le temps de m’assoir sur mon lit, ouvrir mon Whatsapp et j’ai la réponse à ma question. Dans un groupe, quelqu’un a envoyé la déclaration conjointe des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO spécifiant certains des points de l’accord conclu avec Jammeh. Le tyran et ses proches sont devenus presque intouchables. Cela m’amena à réfléchir sur ces accords iniques qui arrangent toujours les politiciens africains au détriment de leurs victimes.
Ô Burundi
Le Burundi, comme la plupart de pays africains, n’échappe à ce démon de l’impunité. Notre histoire est jonchée de dates sanglantes, mais jusqu’à l’heure actuelle, aucun responsable n’a jamais été traduit devant la justice. 1965, 1972, 1988, 1993, 2010, 2015 et leurs lots de victimes vont-ils passer définitivement à la trappe de l’histoire? Va-t-on évoluer dans une logique d’accords (immunité provisoire à Arusha) qui confèrent un statut d’intouchabilité à nos bourreaux d’hier et d’aujourd’hui?
Ceux qui ont tiré les nôtres des maisons pour les abattre depuis cinquante ans, ceux qui ont exposés leurs dépouilles dans les rues de nos quartiers, qui ont violé nos mères et sœurs, qui ont spolié terres et biens à leur guise vont-ils bénéficier d’une retraite dorée ? Ceux-là qui, dans leurs tweets plein de sarcasmes et de dédain ont ri à notre douleur, vont-ils aussi s’en tirer à beau compte ?
Les tyrans sont confortés dans leurs positions
Ma grande peur est de voir le scénario gambien se produire au Burundi. Yahya Jammeh est la preuve vivante que l’Afrique n’est pas encore sortie de l’auberge. Et le récent souhait d’un retrait collectif de la CPI formulé par l’Union africaine vient confirmer mes pires craintes.
Finalement, après sa sortie magistrale et un coup de poker, Docteur Jammeh n’a plus qu’à ouvrir une école pour apprentis dictateurs et ajouter à sa liste de titres celui de consultant en « dictatorologie ». Il leur apprendrait comment sortir de la CPI, proclamer son Etat un royaume d’Allah ou de Dieu (c’est selon sa croyance), vivre ses rêves aux frais du peuple en ayant le droit de vie ou de mort sur quiconque et à la fin s’en sortir avec les honneurs.
C très frustrant
L’intouchabilité Des Tyrans Encourage D’autres.Il Faut Que L’impunité S’arrête,des Bavures Ne Cessent Pas D’être Commises Etant Encore Au Pouvoir Et En Y Quittant.Ils Signent La Convention Du Non Poursuité Et Le Nouveau Chef Coe L’ex.Quand Est~ce Que Cela S’arrêtera?C’est Vraiment Dommage