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À la recherche de l’information perdue

Cela fait plus de deux ans qu’une bonne partie des principales radios privées du Burundi n’émettent plus. Une situation vécue difficilement, mais à laquelle le blogueur Giramahoro (pseudo) a trouvé un remède, un moyen intermédiaire mais tout aussi dangereux pour s’informer…

Depuis quelques temps, je m’amuse à lancer la recherche automatique de la radio Fm de mon téléphone. Les chaines que je capte me donnent envie de sourire et de pleurer en même temps. Je finis toujours par éteindre l’application, de rage. Une sensation nouvelle pour moi, parce que par exemple avant mai 2015, à partir de 10h, je devais  chaque jour être disponible pour ne pas rater un seul numéro de la fameuse émission  « Kabizi ». Je savais à chaque fois qu’un sujet pertinent allait être abordé, un sujet sur la vie politique du pays, avec comme invité un acteur politique qui n’échappait pas aux questions des auditeurs.

La nature- le peuple- a horreur du vide

Avec mai 2015, une période cauchemardesque a débuté. Quelques heures seulement auront suffi pour que soit détruite la jeune et dynamique presse burundaise. Des journaux et des émissions telles que « Kabizi », « Ku nama », « Abaduserukira », « Akabirya », « Uterera iki »,… qui me permettaient d’avoir une information plurielle et crédible sont partis en fumée avec leurs médias. Les voix que j’adorais écouter se sont tues. Faut-il faire éternellement le deuil de cette information ? Impossible.

Aujourd’hui, les magazines « Inzamba et Humura Burundi » assouvissent mon avidité, je les vis comme une lumière dans les ténèbres, les seules sources d’information fiables pour moi. Même si suivre ces émissions est devenu presqu’un crime, je me dois de le faire dans une discrétion totale, en vérifiant si toutes les portes et fenêtres sont bien verrouillées, à bas volume. Je n’ai pas le choix car ce sont les seules provenances d’informations en lesquelles je peux facilement me fier. La liberté d’expression est comme une drogue, quand on y a déjà goûté, difficile d’en décrocher.

La nostalgie ronge toujours mon cœur

Un cœur qui aspire toujours à écouter la radio, une vie accro à l’information, je sens toujours la nostalgie d’avant 2015, l’univers médiatique m’était favorable. Je me demande quand sera-t-il vraiment possible de recapter la RPA, de réécouter Bonesha FM, et de regarder la télé Renaissance ? Visiblement, le contexte n’est pas là pour faciliter leurs réouvertures. Hélas !

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Les commentaires récents (1)

  1. Je n’ai plus besoin de telles radios pour écouter quelque chose de fiables… Ils y mettent beaucoup de piments, c’est pourquoi parfois, leurs info me semblent extremistes.?. Mais en général ce que tu dis est vrai. On a besoin d’autres radios comme dans le passée et qui ne sont pour rendre les choses pire.

    Merci