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#YagaDécodeur : la patrie ou la mort

Maxime préférée des chantres de la souveraineté nationale, cette expression est devenue une sorte de mise en garde envers tous ceux qui veulent prendre une part active dans la résolution de la crise burundaise. Dans la rubrique qui décode la terminologie autour du troisième mandat, le bloggeur Jean-Marie Ntahimpera nous offre une compréhension plus approfondie de cet aphorisme.

« La patrie ou la mort, nous vaincrons ». Cette belle phrase était la devise du célèbre révolutionnaire burkinabé, Thomas Sankara. Il voulait dire qu’il était prêt à se battre corps et âme pour l’émancipation de son pays, et qu’il était prêt à  mourir en le défendant. Ce qui a fini par arriver.

J’ai remarqué que cette devise avait été récupérée par les apologistes du pouvoir de Bujumbura dans leur  croisade pour le troisième mandat, surtout sur Twitter. Ils semblent dire en gros que défendre le pouvoir de Nkurunziza, c’est cela être patriote, tandis que les opposants sont assimilés à des « terroristes ».  Une manière de penser très discutable.

Qui sont les patriotes ?

Par définition, être patriote, c’est aimer son pays. Ceci implique de le défendre par exemple quand il est attaqué par un pays étranger. Mais dans une démocratie, être patriote signifie aussi défendre l’intérêt public. Un voleur n’est pas un patriote. Un criminel n’est pas un patriote.

Etre patriote, c’est privilégier ce qui unit le Burundi, au lieu de ce qui le divise. Par exemple, les accords d’Arusha ont uni les Burundais qui auparavant se regardaient en chiens de faïence. Les défendre, c’est faire preuve de patriotisme.

Etre patriote, c’est défendre les droits de l’homme, de tous les hommes. Nous avons tous le droit de manger, de boire, de s’habiller, de vivre dans de bonnes conditions. Nous avons tous le droit d’être libre, d’appartenir aux partis politiques ou associations de notre choix.  

Alors, comment savoir si ce que nous faisons ou ce que nous disons est patriotique ? Appliquer simplement la règle d’or : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».

Le patriotisme va au-delà de l’antagonisme pouvoir/opposition. Le problème au Burundi est que ceux qui sont au pouvoir croient qu’être patriote c’est être dans leur camp, et ceux qui sont dans l’opposition pensent de la même façon. En réalité, il y a des patriotes dans tous les camps, que ce soit dans le parti au pouvoir ou dans l’opposition. Mais je pense qu’ils ont laissé les criminels faire la loi, ce qui fait que le Burundi est dans un état si pitoyable aujourd’hui.

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Les commentaires récents (3)

  1. Ce sont tes idées! Il est très tot pour tromper les burundais qui ont été victimes des adverssions des anciennes detenteurs du bâton de commendement lors de l’accomplissement de leurs projets macabres. Si tu est leurs porte parole, on t’a trompé!

  2. En effet,il y a des patriotes des deux côtés mais,qu’importe le temps qu’emporte le vent,leur absence vaut mieux que leur indifférence.

    1. Donnons le temps au temps, la vérité vaincra. C’est vraiment regrettable! Le passé ne nous a rien enseigné. Ce qui fait tellement peur, c’est que la majorité est loyale mais se laisse facilement téléguider par une poignée de gens aux appétits criminels démesurés.