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Et si Trump dirigeait le Burundi ?

L’élection américaine est au cœur de tous les débats. La victoire de la figure controversée Donald Trump a inspiré le blogueur Armel Uwikunze, qui s’est prêté à un jeu de comparaison avec la situation dans son pays.

La grande question est : « Et si Donald Trump s’appelait en fait Donald Trump Minani, et qu’il était né à Muramvya ? Et si Trump Minani s’était présenté aux présidentielles et qu’il les avait gagnées haut la main, quelles seraient ses premières mesures ? »

Je ne serais pas étonné si ce drôle d’oiseau décidait en premier lieu de fermer les frontières, principalement celles qui le lient au voisin du nord.

Pour lui, il serait très judicieux de refouler les ressortissants de ce pays, « venus déstabiliser la Nation », voler les emplois des Burundais, cueillir nos avocats et les retirer de la bouche des vrais enfants du pays. On appelle cela du protectionnisme. Du même coup, certains produits venus de ce pays voisin, comme les cigarettes, seraient bannis du marché burundais. Pourquoi les entreprises étrangères viendraient-elles se faire de l’argent sur le dos des entreprises locales, alors qu’elles produisent les mêmes produits, ou presque ? « Fu*** tous ces traités de libre-échange que les précédents dirigeants se sont tués à nous imposer, ils ont voulu nous niquer», jubilerait un fervent défenseur de la politique du leader éclairé, dans le langage très châtié que nous leur connaissons.

La souveraineté a un prix

Trump Minani nous aurait habitué durant sa campagne à la rengaine : « Les médias mentent toujours ! Ils sont à la solde des ennemis de la Nation. » Qui s’étonnerait de le voir fermer du jour au lendemain les médias libres et vouloir assujettir le peuple à la pensée commune. « Et celui qui se révoltera et qui voudra manifester ? ». Il serait surement qualifié de terroriste, de citoyen déviant qu’il faudrait remettre vigoureusement à sa place.

Sur la gestion de l’économie interne, Trump Minani ferait semblant d’alléger les taxes, mais il imposerait tout ce qui peut l’être. « L’Etat est un bon maître, mais il faut le nourrir ». « Taxi-vélocyclistes, payez votre gilet !», « cahiers de ménages pour chaque foyer !» « Taxe de stationnement pour les automobilistes». Payez, payez ! La souveraineté a un prix, et chacun doit s’y mettre pour restaurer la gloire et la grandeur de la Nation.

Le début de la fin

Ah, la souveraineté ! « On sait tous que ces alliances ou organisations internationales n’ont d’international que le nom. Tirons-nous donc», nous intimera-t-il.  À défaut de faire partie de l’OTAN et de l’envoyer balader, la CPI fera très bien l’affaire. « Et si on se fait des ennemis ? ». Tournons-nous alors vers la Russie. Il faut fréquenter des vrais hommes qui n’ont pas peur d’attraper les femmes par la ch***… Pardon, le taureau par les cornes. Ces tapettes d’européens comprendraient alors que le vent a tourné.

Le lendemain de la victoire de Trump Minani, la majorité jadis silencieuse aura pris le pouvoir. Elle sera donc désormais bruyante. Elle ne défilera plus cachée derrière des cagoules, torches en main. Non, elle ira narguer le monde entier sur la place publique, à coups de : « Fu*** la communauté internationale, on fait ce qu’on veut, c’est notre pays. »

Ne nous étonnons pas alors de voir le lendemain de ces élections des milliers de citoyens fuyant vers le nord. « Fuyant quoi ? », vous demandez-vous. Des rumeurs. On sait tous que Trump Minani est très posé et prévisible et qu’on n’aura rien à craindre avec lui.

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Les commentaires récents (2)

  1. Donald ou Minani Trump est un homme civilisé. Par contre celui que vous venez de décrire est un homme de paille, un primaire sans intelligence, un broussard de premier ordre. Il n’a rien de chef de l’État actuel. Ce Trump dont vous dressez le profil, est chef qui n’a la seule référence que la période de la monarchie antique.