Dans l’histoire du Burundi, peu de dirigeants ont un bilan économique qui fait l’unanimité, à part le président Jean-Baptiste Bagaza. Pour le blogueur Egide Nikiza, le mois de novembre rappelle l’accession au pouvoir d’un homme exceptionnel, une figure qui a marqué à tout jamais l’histoire de notre pays.
J’ai beaucoup lu sur le Burundi depuis que j’ai embrassé le département d’Histoire. Je connais par cœur presque toutes les dates mémorables de l’Histoire de notre pays. Le 1er novembre symbolise la prise du pouvoir par le colonel Bagaza. A cette occasion, j’ai décidé d’organiser une discussion informelle entre étudiants afin de revenir sur son héritage, en prenant soin d’inviter des jeunes de tous bords. A tour de rôle, nous avons échangé au sujet de cet homme à qui nous devons la plupart de nos infrastructures. Si tous se sont accordés quant à la contribution évidente du colonel-président dans l’essor de l’économie burundaise, j’ai été ébahi de constater qu’aucun d’eux ne savait avec exactitude la date marquant son accession à la plus haute fonction de la République.
Des lacunes en Histoire
« Il ne faut pas être nécessairement historien pour connaître ne fût-ce que l’essentiel de l’Histoire de son pays », me dis-je. J’ai vraiment du mal à digérer la négligence dont ces jeunes font preuves. Sachant que certains d’entre eux militent activement en politique, j’ai depuis une interrogation à laquelle je peine à trouver une réponse : « quelle sera la qualité du débat politique quand les aînés, contraints par l’âge, passeront le flambeau ? » Malgré la déception, j’ai essayé tout de même d’être impavide tout au long de notre discussion. Je ne voulais pas indisposer mes invités.
Un héritage prolifique
Je suis de ceux qui sont nés après que le colonel Bagaza ait été déposé le 3 septembre 1987 par le major Buyoya. Cependant, j’ai fait de mon mieux pour me renseigner sur le passé, surtout politique, du Burundi. J’ai découvert, grâce à des recherches et des lectures, que le président Bagaza avait fait du développement son cheval de bataille. Du temps de son règne, le progrès du Burundi impressionnait tout le monde. Son bilan économique est exemplaire. Je ne trouve personnellement pas de mot pour qualifier ses réalisations. Le colonel-président avait réussi à s’ériger en artisan du développement du Burundi.
L’abolition du l’Ubugererwa (servage)
De la construction d’innombrables infrastructures de développement à la modernisation de l’armée en passant par l’abolition de l’Ubugererwa (servage), il s’est aussi attelé au reboisement du pays, la sauvegarde de l’unité nationale et la restauration de la dignité du Burundi dans le concert des Nations. Personnellement, je reste convaincu que ses œuvres feront parler de lui ad vitam aeternam.
En mémoire du 1er novembre, je salue le coup d’Etat qu’il a opéré, il y’a de cela quarante ans, avec finesse. Je suis vraiment tombé des nues quand j’ai appris que ce coup d’état fut réalisé sans qu’aucune goutte de sang ne soit versée.
Le président Bagaza mérite l’érection d’un monument en plein centre-ville. Il ne doit pas tomber dans les oubliettes. Ce serait une erreur.
Bien sur son bilan est exemplaire. Pour le développement est-il bien équitable? vous savez qu’il a été le Président du Tribunal militaire de 1972? Le Coup d’Etat ou le passage du bâton témoin? Nous savons que pour réussir le concours nationale, on devait quitter les provinces que nous savons tous pour fréquenter la sixième à Bururi. le Fameux U et I sur les copies de concours national. Quant à l’Armée nationale monoéthnique; il n’y a rien à signaler?
si tu es historien, au moins soit impartial. Allez dans l’histoire des Papes, ils n’hésitent pas à dire les fautes qu’ils ont commises.
Reconnaissant que la perfection n’est pas de ce monde, je peux avouer que quelques dérapages auraient caractérisé le pouvoir de Bagaza surtout vers sa fin. Cependant, je ne pense pas que vous avez raison quand vous affirmez que durant son règne, que ce ne sont que les écoliers établis dans la province de Bururi qui réussissaient au concours national. C’est une « information » que vous me donnez et je vous en remercie. Pendant presque 11 ans, seule la province de Bururi formait pour tous les lycées du Burundi??? Pourriez-vous me donner la source et en tant qu’historien, vous m’aurez quelque chose de grande valeur.
Et au sujet de l’armée mono-éthnique dont vous parlez, il est facile de remarquer si c’est vrai ou faux si on se confie à l’histoire. Est-ce qu’il n’y’a pas aujourd’hui des officiers Hutu dans la FDN,…. qui ont intégré l’armée du temps de BAGAZA?
Les gens accusent mais il faut reconnaitre avec moi qu’elles exagèrent certaines fois. Enfin, pour ce qui serait de son rôle dans la répression de 1972 du fait qu’il était le président du tribunal militaire, la CVR est à l’oeuvre et je pense que la crise de 1972 attirera beaucoup son attention et j’attends personnellement avec impatience l’éclairage de la commission par rapport aux responsabilités des uns et des autres dans toutes les crises que le Burundi a connues par le passé et particulièrement celle de 1972. Comme ça, on pourrait dire que tel a des mains salles et tel autre a des mais propres. Il en sera de même pour le défunt président BAGAZA. Au nom de la présomption d’innocence, attendons de tenir des accusations gratuites.
Merci cher NSENGIYUMVA de votre réaction
Merci bcp pour cet article, combien édifiant sur le passé de notre pays. Mais j’avoue que sur cette question d’injustice pendant la correction des copies du Concours national à l’époque, il suffit de demander à qui était adulte à l’époque pour s’en convaincre. Ces mêmes personnes plus âgées que nous disent que le premier geste du président Buyoya fut l’impartialité dans la correction du dit concour national avec des conséquences directes. Bien sûr que dans les autres provinces aussi il y avait qui passait au secondaire, mais après combien de redoublement en 6e année ? Cela étant dit, je suis d’accord pour la non disparition de la mémoire de ce grand homme d’État que le Burundi a connu. Je demande à vous autres jeunes historiens de faire de votre mieux pour que notre histoire s’écrive avec sincérité.
Il n’y a pas de rose sans épines et Bagaza en avait: à un moment il voulait le développement pour une seule ethnie par la ségrégation dans l’éducation avec les « i »et « u » sur les feuilles du concours national donnant accès à l’ensegnement secondaire ainsi que dans l’orientation vers les différents cycles scolaires et facultés.