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Ouf ! Bujumbura ressuscite

Les autres se lamentent, maugréent à cause des embouteillages interminables à Bujumbura, mais la blogueuse Alice (pseudonyme) s’en réjouit. Pour elle, c’est un signe de résurrection d’une ville qui, il y a six mois, était fantôme.

9h13’! Je suis très en retard aux cours d’aujourd’hui.  J’aurais dû être dans l’amphi déjà depuis 8 heures. Perdue dans un siège à l’arrière du bus, un sentiment de joie m’inonde. Ce qui peut sembler paradoxal. La pluie a détruit l’un des ponts que je dois traverser. La route est presque impraticable et les embouteillages n’arrangent rien. La frustration se lit sur tous les visages des passagers. Tout le monde est pressé. Certains prennent leurs écouteurs et mettent de la musique, d’autres passent d’interminables appels téléphoniques pour s’aider à patienter. Tout le monde essaie de contenir sa frustration. Je passe la tête par la fenêtre pour comprendre ce qui se passe.

Deux heures viennent de s’écouler et je suis toujours dans la même rue. Tout le monde a acheté sa voiture hier soir ou quoi?”, marmonne une femme à ma droite.

Mauvais souvenirs

C’est là que tout me revient. Il y a à peine 6 mois, ce trajet qui vient de nous prendre deux heures de temps, ne durait que 15 min.

A l’époque, on ne voyait que quelques véhicules, un courageux conducteur de taxi-moto qui roulait à tombeau ouvert, et des rues tristement vides qui emplissaient mon cœur d’effroi et de désespoir.

L’embouteillage d’aujourd’hui m’a certes retardé, mais je préfère voir ma ville ainsi : entendre les conducteurs de taxi-vélo se disputer un client, observer à travers la vitre un coach entrainer les joueurs de foot du quartier , rencontrer des femmes qui marchent avec empressement vers le marché avec des paniers de légumes et de fruits sur la tête. Voir apparaitre des vélos qui viennent de Mutakura-Cibitoke, c’est comme assister à la résurrection de ma ville.

Mon rêve

Certes, mon peuple porte ses fardeaux. Et Dieu seul sait qui pourra l’en libérer. Mais c’est un peuple courageux. Opprimes-le jusqu’au bout, il ne baisse jamais les bras!

Un jour viendra où les parents iront au travail sans être angoissé à l’idée que leur fils puisse être le prochain à se faire arrêter ou tuer, tout simplement parce qu’être jeune est un crime, ou parce qu’on vit dans  « un mauvais quartier » …

Une nouvelle époque viendra, où les jeunes se hâteront vers leurs universités, en voyant se dessiner un avenir radieux pour leur pays et une multitude de possibilités. Alors, une nouvelle génération se lèvera: patriote et soucieuse de léguer à ses enfants un pays qui, au lieu de les dévorer, les nourrit et leur construit un avenir rempli d’espoir.

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Les commentaires récents (1)

  1. c juste beau ce k vous avez ecris!encourageant et ca appaise le coeur klk part Buzoca tot ou tart, Dieu le permettra en son temps.
    Nous avons juste besoin d’etre unis e d’aimer notre patrie tout simplement
    Ce ki est sur c k sa ne ns laissera pas indifferents!
    Bon courage, mm si vs avez ratE votre cours, ca vs a rapportE plusk une inspiration mais une vision!!
    Merci encore du partage