article comment count is: 8

Limiter les mandats à 5 ou 10 ans ça ne sert à rien

Le blogueur Ezéchiel Ndayizeye n’y va pas par quatre chemins : la limitation des mandats ne devrait pas être un problème  pour le Burundi. Pour lui, un président peut même régner à jamais, si c’est ce qu’il faut pour avancer.

Pour un pays comme le nôtre, qui revient de très loin, et qui a besoin de stabilité et d’un réel développement, la fierté nationale ne devrait pas être un tabou. Le développement d’un pays n’a jamais été une affaire d’un petit groupe d’opportunistes cramponnés autour d’un président sauveur. C’est pourquoi il nous faut épouser un nouveau modèle pour accéder au pouvoir. Je me dis que si l’avenir radieux de ce pays devait dépendre du maintien d’un seul homme au pouvoir, je prierais les « dieux » pour qu’il y reste. Le jeu de limiter les mandats présidentiels à cinq ou dix ans n’aboutira à rien. Qu’il y ait ou pas limitation de mandats, il y aura toujours des contestations à l’issue des élections. Et nous sommes fatigués de revenir sans cesse à zéro.

Quant à la Constitution en vigueur, elle a été rédigée dans un contexte que nul n’ignore. Le Burundi était en train de traverser une période de guerre et certains hommes voulaient se partager le pouvoir. De nos jours, un dialogue inter-Burundais est en cours. Si le peuple souhaite qu’il y ait un nouveau texte qui avantage le pays et qui suscite la fierté nationale, je n’y vois aucun problème.

Si un peuple « fatigué » arrive enfin à trouver un homme d’exception, le choix devient clair : le soutenir pour qu’il poursuive son œuvre. Bien qu’il y ait des voix qui se lèvent contre le pouvoir en place, l’élu du peuple restera imbattable. On le voit déjà chez nous. Nous sommes actuellement dans un Burundi où on ne peut plus s’improviser « président de la République ».

Un bilan contesté

Pour certains Burundais, le bilan du Président Pierre Nkurunziza est loin d’être irréprochable. Pourtant des réalisations frappantes qui donnent espoir existent. Il a déjà fait son entrée dans l’histoire d’un Burundi nouveau dont on a toujours rêvé. Mais ses adversaires ne cesseront de se limiter à ce qui n’a pas marché. Ils ont même contribué à ce que ça ne marche pas. C’est le jeu politique. Traiter le pouvoir de Bujumbura de tous les noms, sans ajouter sur la liste le boycott des élections, les fameuses manifestations d’avril 2015, le putsch manqué… Cela suffira-t-il pour convaincre l’opinion internationale? Comme toujours, qu’un groupe de personnes se mette à raisonner à la place du peuple, c’est inacceptable.

C’est aberrant et rigolo qu’il y ait encore des personnes qui soient convaincues de leur supériorité par rapport aux autres. Une race supérieure, une ethnie noble, digne de diriger. Nous n’en sommes heureusement plus là.  

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (8)

  1. Un artiste qui se dit poète-slameur et qui chante les louanges d’un politicien c’est cela le plus aberrant. Je n’ai rien contre ce pouvoir et c’est vrai que tout ce bordel pour contester le troisième mandat était piloté par des politiciens véreux; mais nous faire une analyse politique à deux balles pour nous faire comprendre que ton héros devrait régner à vie prouve que vous devriez être humble et ne pas vous lancer dans des analyses pour lesquelles vous n’avez aucune compétence.
    Et monsieur l’artiste-slameur, votre complexe d’infériorité vous rend paranoïaque, ces histoires d’ethnie supérieure n’existe que dans votre imagination.

    1. Oui il est permis d’exprimer ses pensées quelles qu’elles soient; c’est l’un des droits garantis par la démocratie tout comme le suffrage universel en l’occurrence. Mais le plus affligeant, c’est cette manie de la part de ceux qui veulent régler leurs comptes, de vouloir éthniciser cette crise.

  2. Chers compatriotes, à force de se ranger toujours derrière les politiques, nous perdons le nord. Twebwe dusoma ivyanditse vyinshi kuri inernet, ni dufashe abo badafise internet mbere n-abatazi gusoma namba. Mettons en place des critères objectifs d’appréciation d’un bon dirigeant. Par exemples :
    – Le nombre d’entreprises artisanales ou industrielles mises en place chaque année
    – Le nombre d’emplois crées dans le secteur secondaire pour désengorger le secteur primaire dont les terres amenuisement
    – Le nombre de bornes fontaines d’eau potable installées par colline par an
    – L’augmentation du taux annuel de croissance et les preuves comptables de lutte contre la pauvreté
    -…
    Le reste ngira ntawutabona aho ubuhutu n-ubututsi bwacu aho budushikanye.

  3. Les idées sont comme les trous du ***, tout le monde en a un. Mais vouloir faire avaler ses pensées fanatiques aux autres quant on se dit artiste et appeler cela une analyse c’est cela qui est plutôt aberrant et rigolo.

    seulement comme le dit bien les autres commentateur à ce blog, la haine ethnique ne peut pas justifier aucun mal.
    Il y a eu des injustices et des atrocités dans le passée, je n’en disconviens pas mais Ce que je peux te dire c’est qu’on ne peut pas corriger le mal par le mal.

    Cher Ézéchiel, imagine toi un peu un scénario où Mandela une fois au pouvoir, il pouvait chasser tous les blancs, les emprisonner, voire les tuer et rester au pouvoir jusqu’à ce qu’il meurt… Imagine toi alors ce que serait devenu la South Africa aujourd’hui… Visualise un peu.

    je veux terminer en te disant que c’est dangereux et très dangereux d’ôter l’espoir à un peuple…. Un proverbe Kala kala dit: « Quelque soit la dose du piment dans la sauce, le poisson aura toujours les yeux ouverts ».

    1. Heureusement que ce n’est pas le cas de chez nous…pour le reste Peace and love!
      Je t’invite plutôt à relir mon billet attentivement…du choc des idées jaillit la lumière.

  4. Les mandats ne valent rien aussi longtemps que nous les burundais sommes encore aveugles croyant que telle ou telle autre ethnie est mauvaise.C’est un astuce que les manipulateurs politiciens utilisent pour acceder au pouvoir et par apres s’y maintenir. Nul n’ignore que chaque parti presente « ses projets dit de societe », mais encore plus en cherchant a se maintenir au pouvoir. Et viennent les contestataires qui veulent evaluer le bilan des realisations d’un plan/projet qu’ils n’ont pas concu. Il faut que nous sortions de cette ignorance de vouloir croire en qui que ce soit car il dit ca ou cela, mais faisons confiance en quelqu’un qui peut vraiment faire avancer le pays. Si les hommes politiques pouvait proposer chacun « ses projets de societe », les mettre en commun et concevoir un plan strategique rien ne resterait indefini/confus. Par contre, on voit des gens qui se mettent a critiquer ou juger tel ou tel autre parti ou homme politique ou societe civile, mais quoi leur avons-nous confie?Et s’ils avaient prevu de faire du desordre, qui le sait? Qui n’a pas attendu les « membres/representants des partis de l’opposition » prevoir mettre dans les prisons certaines personnes du gouvernement quand ils accederaient au pouvoir?S’ils parviennent un jour a le faire, nous allons nous tous crier et dire qu’ils font de l’injustice. evidemment ca sera vrai, mais c’est aussi un grand probleme car les hommes politiques manquent le pardon.
    Merci Ezechiel pour votre article et courage,j’avais bcp de choses a dire mais je ne peux pas les epuiser toutes ici. J’aurais peut etre besoin d’un bloggeur pour m’interviewer.

    #vive Yaga#