C’est le cri du désespoir, un coup de gueule de Ntore (pseudo), 18ans, qui habite à Ngozi, la province natale du chef de l’Etat. Dans ce billet, le jeune se décharge, interpelle les autorités, pose des questions.
D’abord, je voudrais rendre hommage aux victimes de cette crise. J’adresse mes condoléances à leurs familles. Ce n’est pas facile d’oublier un innocent qui n’a rien fait de mal, mais qui s’est vu emporter par la folie des « sans scrupule ». Le pays a beaucoup perdu et continue à sacrifier la génération de demain, les futurs dirigeants, les futurs entrepreneurs, docteurs et journalistes.
Parmi toutes ces victimes, il y a des enfants, des enfants avec des rêves, qui avaient la vie devant eux pour développer leur pays et bâtir un avenir meilleur. Ces enfants avaient l’espoir de changer la situation. Aujourd’hui, la terre couve leurs corps.
Je ne veux pas faire du surplace, encore moins machine arrière en ravivant les blessures laissées par le départ de nos frères et sœurs. Mais je suis fatigué. Je suis fatigué d’entendre des mensonges politiques, fatigué des appels au « dialogue » puisqu’ils n’ont jamais apporté la paix durable aux Burundais. Je suis fatigué de voir mes amis, mes frères et sœurs mourir comme des animaux sans défense. Je suis fatigué de dire « condoléances » à cause d’un mandat de trop. Je suis fatigué de vivre dans un pays où coule le sang au lieu du lait et du miel.
Chers politiciens, pourquoi appeler désormais au dialogue après tant de morts ? Etes-vous contents du film tragique qui se déroule sous vos yeux? Et vous vous dites patriotes… Mais celui ou celle qui aime sa nation s’efforce à la servir. Celui qui aime sa nation veut voir sa jeunesse grandir.
Le pays n’est pas la propriété privée de quelques-uns. Il appartient à chaque citoyen Burundais. C’est notre richesse commune, notre berceau à tous.
Je suis fatigué !