Les années universitaires au Burundi semblent parfois défier la logique temporelle. Une année académique peut durer aisément quinze mois, au grand dam des étudiants, dont le blogueur Landry Rukundo, qui voudrait que les calendriers soient respectés pour le bien de tous.
La fin de l’école secondaire est une joie immense pour tout jeune diplômé. Les portes de l’université s’ouvrent et avec elles des rêves de grandes opportunités. L’étudiant choisit, trépignant d’excitation, la faculté qu’il aime, qu’il convoite tant. C’est le moment de débuter une nouvelle aventure tout en espérant en finir vite et débuter une carrière professionnelle.
Les études universitaires sont un tremplin vers l’âge adulte, une transition avant de se plonger dans le bain définitif de la vie. On sait à peu près d’où l’on vient, on ne sait pas où l’on va mais avec le début de ces études supérieures, on est plein d’espoir.
L’espoir se transforme en illusion
Pour la plupart des étudiants, cet espoir s’envole quand ils réalisent que la durée d’une année académique peut même dépasser 15 mois. Pire, le cursus de la faculté de Médecine à l’Université de Ngozi peut aller au-delà d’une décennie, au lieu des sept ans prévus.
Selon Ulysse Uwimana, étudiant en cinquième année de médecine, si l’année académique respectait le temps réglementaire, il serait déjà en 7ème année. « J’ai commencé la médecine en 2010-2011 et je suis aujourd’hui en 5ème année à cause de l’élasticité des années académiques » regrette Ulysse. « Des répercussions tant morales que financières se font sentir tout le long de mon parcours universitaire», s’est plaint cet étudiant.
Désir de changement
Je m’adresse personnellement à vous madame le Ministre de l’Education nationale : « Est-ce impossible de restructurer le système éducatif supérieur ? D’exiger aux différentes universités de bien suivre le calendrier académique ? Madame le Ministre, auparavant il y avait la possibilité pour un étudiant de dispenser quelques cours au secondaire pour survivre. Mais aujourd’hui, cela n’est plus possible. La vie est déjà dure pour les étudiants, pas besoin d’en rajouter alors avec des années académiques interminables. »
« Un apprentissage mêlée à un désespoir n’a aucune avancée ». A vrai dire la vie d’un étudiant universitaire burundais est enormément menacée. Pouvez-vous imaginer un étudiant qui gère 30.000 Fbu durant tout un mois complet ? encore dans une localité qui lui semble étrangère ? Le gourvenement devrait opter pour tout ce qui rendrait facile le travail d’un étudiant universitaire à defaut de quoi le Burundi serait sans avenir.