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Dialogue inter-burundais : « Qui doit dialoguer avec qui ? »

Pour le blogueur Oscar Niyonkuru, le dialogue souhaité par le gouvernement, s’apparente à un monologue. Pour sortir de cette impasse, le jeune analyste lance un message fort au gouvernement, mais aussi à l’opposition, car pour lui, le peuple a assez souffert.

Sous la pression de la communauté internationale, le gouvernement du Burundi a entamé un dialogue avec ses opposants politiques. Depuis décembre 2015 jusqu’aujourd’hui, les médiateurs ont fait de leur mieux pour réconcilier les Burundais, mais en vain. Depuis son ouverture à Entebbe en Ouganda le 28 décembre 2015, le gouvernement n’a jamais accepté de dialoguer avec ses opposants. A voir ce comportement et l’état d’avancement du dialogue, la question semble légitime : «qui va dialoguer avec qui ?».

Pour l’Etat, le message est clair : « les putschistes ne peuvent pas être invités». Mais qui sont réellement ces putschistes ? Depuis le coup d’Etat raté du 13 mai 2015, l’Etat n’a cessé d’accuser l’opposition et une partie de la société civile d’avoir collaboré pour renverser le pouvoir. Des acteurs incontournables ont donc été exclus du dialogue.

Quant au médiateur, il est là pour réconcilier les groupes en opposition. Or, si l’un des deux est exclu d’emblée, sa tâche prend fin et le dialogue aussi. Le médiateur va-t-il rejeter l’opposition pour réconcilier le pouvoir et ses satellites ? C’est peu probable car il n’y a pas de conflit entre eux. Le dialogue organisé par la Commission Nationale pour le Dialogue Inter burundais l’a déjà prouvé. Le gouvernement et ses alliés pêchent dans le même étang.

Un message pour le pouvoir et son opposition.

Je ne suis pas sceptique, je veux tout simplement exprimer mes inquiétudes. Le dialogue n’est possible que lorsque les groupes en conflit sont prêts à s’asseoir ensemble. Il faut de la bonne volonté politique. A quoi nous servira –il- d’entamer un dialogue qui  n’aboutira à rien ? Le jour où le pouvoir sera prêt à s’asseoir avec ses opposants, la crise prendra fin. Il faut que l’Etat accepte un dialogue inclusif, le seul moyen d’arriver à la paix.

Pour ce qui est de l’opposition, je propose qu’ils réclament leurs droits pacifiquement. Car les premières victimes de cette crise sont les petits paysans. Quiconque veut la paix, doit d’abord la donner aux autres. Le recours à la violence ne fait qu’ajouter du drame au drame. La peur, le désespoir, la paupérisation, l’exil, sont les conséquences directes liées à ce désordre. Je reste optimiste et j’espère que la prochaine étape du dialogue trouvera une solution à ces maux.

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