Pour le blogueur Jimmy Kagabo (pseudonyme), les Burundais doivent arrêter d’accuser le Rwanda d’être à la base de tous nos maux. Sinon, prévient-il, une guerre civile sera, tôt ou tard, inévitable.
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«Le Burundi a appelé aux négociations avec le Rwanda suite aux allégations selon lesquelles ce dernier soutient les rebelles contre le gouvernement du président Pierre Nkurunziza », lit-on dans Bloomberg.
« Les discussions avec le Rwanda sont “urgentes” et un médiateur doit être nommé », a renchéri le premier vice-président Gaston Sindimwo à la télévision nationale. « Le Soudan a proposé de jouer la médiation », a-t-il précisé.
Diversion! Le gouvernement veut faire croire que la crise actuelle n’est pas un conflit burundo-burundais, mais plutôt burundais- rwandais ; que Nkurunziza n’est pas la cause du conflit mais une victime du voisin rwandais. Il veut des négociations avec Kagame, alors qu’il refuse de négocier avec l’opposition unie au sein du Cnared.
Je ne dis pas que le Rwanda n’est pas impliqué dans la formation des rebellions burundaises, car certains rapports de l’ONU l’attestent; mais pour trouver une solution durable, le gouvernement doit négocier, aussi bien avec les rwandais que les groupes d’opposition, y compris les groupes armés.
Il y a une raison
Si le Rwanda soutient des groupes rebelles, c’est que ces derniers sont allés lui demander de l’aide. Qu’est-ce qui les a poussés à se tourner vers le Rwanda? C’est cela qui doit faire objet de discussions entre le pouvoir et l’opposition.
Le gouvernement peut négocier avec Kagame pour qu’il cesse de soutenir ces rebelles burundais. Mais si le problème majeur n’est pas réglé, ces groupes armés peuvent chercher de nouveaux soutiens ailleurs. Et ils en trouveront.
Se focaliser sur le Rwanda, c’est faire la politique de l’autruche, qui ne vise qu’à retarder une guerre qui finira par avoir lieu si les protagonistes burundais ne se mettent pas ensemble pour négocier sincèrement…Il faut peut-être un autre « Arusha ».