Dans une courte missive qu’il aimerait adresser au secrétaire général des Nations unies qui vient de quitter le Burundi, le blogueur Mwalimu Khadija Hussein (pseudo) rassure : les Burundais n’accueillent pas les invités avec des grenades.
Monsieur le secrétaire général des Nations unies, je viens humblement devant vous pour implorer votre pardon suite aux imperfections constatées lors de votre accueil chez nous au Burundi.
Vous savez sans doute que certains ont choisi de vous accueillir en faisant exploser des grenades sur les places publiques. Oh mon Dieu! Ces grenades qui ont emporté des vies innocentes, des enfants qui allaient à l’école, des femmes et hommes à la recherche de leur pain quotidien. Mais je vous en prie, Monsieur le secrétaire général, sachez qu’au Burundi nous n’accueillons pas les visiteurs de la sorte.
Ces personnes sans scrupules ont multiplié les actes de barbarie pour attirer votre attention. Mais, je vous rassure, la majorité des Burundais, quelle que soit leur opinion, sont contre cette barbarie. Vous avez peut-être vu que sur les réseaux sociaux, quelques personnes publient des photos choquantes sur des forfaits commis juste avant votre arrivée à Bujumbura. Cela n’est pas l’habitude des Burundais. Ce beau peuple qui, dans sa diversité, aspire à la paix et l’unité, aurait aimé que vous savouriez le Mukeke (espèce de poisson que l’on trouve uniquement dans le lac Tanganyika), l’Akarwa (bière locale) du Burundi sans ennuis. Le peuple burundais n’accueille pas les visiteurs avec des grenades.
Le Burundi, cœur d’Afrique, est avant tout un pays de lait et de miel, accueillir chaleureusement est l’une de nos valeurs ancestrales. C’est un pays de tambours. Oui, ces tambours qui ont rythmé votre arrivée, sous des applaudissements des visages souriants.
Certes, vous n’aimeriez pas qu’on vous accueille en tuant des innocents. J’espère que vous aurez le courage de condamner cette tentative de vouloir faire de votre visite un calvaire pour les Burundais. Dites à ces marginaux, que quelques soient leurs revendications, rien ne peut justifier cette barbarie, qu’à force d’endeuiller des innocents, ils finiront par perdre la confiance même de ceux qui, auparavant, les soutenaient.
Vous avez aussi vu Monsieur, la foule qui est venue vous accueillir à l’aéroport. Apparemment, elle était très heureuse de votre visite. Mais, tous ne l’ont pas fait par amour : diplomatie oblige ! Toutefois, soyez quand même rassuré qu’au Burundi nous n’accueillons pas les visiteurs avec des grenades.