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Nkurunziza ou silence d’une carpe

Rivardo s’interroge sur le silence (assourdissant ?) du Président de la République sur des questions pourtant brulantes. Selon lui, les occasions ne manquent pas pour qu’il se comporte en véritable « sé barundi », pour apaiser nos cœurs. Pourquoi ne prendrait-il pas exemple de l’autre Pierre, son homonyme ?

Par Rivardo Niyonizigiye

Sous le pouvoir du major Pierre Buyoya, le discours présidentiel était une thérapie pour le peuple Burundais. Je me souviens encore de mon grand-père qui, chaque soir pendant la période de crise, allumait son poste récepteur. Il cherchait tranquillement la fréquence de la Radio Nationale Burundaise et le penchait ensuite à son oreille.

Quand il entendait la voix du commandant suprême, il se levait doucement pour aller chuchoter dans l’oreille de son frère : « ahejeje kuvumeera » (Le Président termine son discours). Satisfaction ! Ce soir-là, ils dormaient tranquillement. Chaque fois qu’un incident se produit dans le pays, on a toujours l’engouement de savoir ce qu’en dit le pouvoir, si possible, le président lui-même. En attente d’un message apaisant. Quand le CNDD-FDD alors mouvement rebelle menaçait le pays, nous entendions, sur les ondes, les voix des différents présidents calmer soucieusement le peuple Burundais.

Cela est bien compréhensible. Même dans une famille, on a besoin du mot du père ou du responsable pour se sentir rassuré et pérenniser la culture de paix familiale. Les ouvriers d’une entreprise ou d’une industrie ont besoin d’un mot de leur chef pour mettre sur pied une politique de concurrence, informer sur l’état de l’entreprise… en tout cas, un mot du numéro un est souhaité par n’importe quel groupe et n’importe quelle situation inhabituelle.

Aujourd’hui, d’innombrables occasions méritant le noble mot du chef de l’État se présente mais malheureusement, il ne saisit aucune d’elles. A vrai dire, on a tant besoin de sa voix à propos de son troisième mandat, des tueries et tentatives de tueries qui ressurgissent dans notre pays,…

Quand les Français disent : « qui ne dit mot consent », les Burundais avaient déjà dit que « Ikinyoni kigurútse Kítavuze baciita icâna ».

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Les commentaires récents (4)

  1. Bien dit et tu as raison mon Frère.C’est ce discours d’apaisement des citoyens qui devrait caractériser un véritable « Sebarundi » et un bon leadership.Merci!

  2. Je suis content de voir votre blog. Je ne sais pas ce que vous voulez entendre du President de la Republique,peut etre vous voulez entrendre ce que vous voulez, abandoner le troisieme mandat. Il a bien dit dans tous les medias que si son parti le presente comme Candidat, il va se presenter.Et s’il ya une contestation, le Burundi est un pays souverain et independent qui doit user de la loi fondemantale, la constitution. Au cas ou il y aura des personnes qui s’opposent a son mandat, on doit consulter La cour Constitutionnelle.Alors que la loi fondementale et le processus soit suivi. sans pression, sans stress mais en s’appuyant de la loi.

  3. Quel cours constitutionnel? Un banc de pro-Peter! La constitution est clair, les accords d’Arusha aussi. Les 2 mandats sont terminés! C’est quoi ce parti incapable de fournir un autre candidat? C’est même pas tout le parti, juste une bande de fou du roi qui voient que leurs intérêt.

  4. Je soutiens la position de Pierre Nkurunziza. Dans un pays où les médias ne respectent plus leur déontologie professionnelle (la neutralité et l’équilibre d’information), divisé et chacun d’eux ne cache plus son appartenance politique avec une société civile divisée et partisane, je pense que le silence est une solution alternative.
    Le fameux troisième mandat ne devrait pas chauffer les têtes de tous les barundi si le sujet pourrait être traité sans mélange d’émotions. La solution satisfaisante à ce sujet, moi, je pense qu’il fallait un dialogue french.

    Il faudrait que les concernés analysent tous ensemble l’aspect positif et négatif de l’Accord d’Arusha et de la Constitution parce, selon moi les deux documents comportent des points qui n’ont pas été bien négociés et qui seraient à la source de discordance actuelle.

    Nous reconnaissons que la Paix a été retrouvée grâce à cet accord mais rappelons-nous que l’Accord d’Arusha était contesté par la majeure partie des Tutsi bien qu’ils semblaient les avoir accordés plus d’avantages. La Constitution qui ressort de ce même accord a connu presque le même sort! Les hutu, qui, à cette époque étaient en position de faible, considéraient, malgré eux, cet accord comme la seule voie pour leur accession au pouvoir mais sans s’interroger du futur de leur pouvoir. Certains articles de la constitution sont en contradiction de ce qui a été convenu dans l’Accord d’Arusha concernant les mandats présidentiels. Normalement, quand on parle d’un suffrage directe ou ne peut plus parler d’un suffrage indirecte car les deux n’appliquent pas le principe et les règles de l’une diffère de l’autre. Je ne dis pas cela pour accorder le 3ème Mandat à Pierre Nkurunziza, plutôt pour montrer qu’il y a quand-même une erreur quelque part. De toute façon, Nul ne peut ignorer qu’il y avait beaucoup des spéculations lors de l’élaboration de ceux deux documents fondamentaux.

    Bien que n’étant pas, parmi les signataires de l’Accord d’Arusha, le parti au pouvoir en a suffisament profité les faibles de l’Accord d’Arusha et veut en profiter encore une fois. Je conseillerais le Parti au pouvoir ne pas continuer à tirer profit des erreurs des autres de peur qu’il ne soit pris pour fauteur bien qu’innocent, plutôt de se tourner vers la raison afin de TRACER UNE NOUVELLE LIGNE D’ESPOIR POUR LES GENERATIONS FUTURES.

    Quant à l’Opposition burundaise, à la Société Civile et aux médias, ils devraient cesser de condamner, accuser et juger. Plutôt, proposer un cadre de dialogue pour trouver la voie de sorti de la crise. Je l’ai toujours dit et je le dis encore : »QUAND TU T’ADRESSES A QUELQU’UN EN ATTAQUANT SACHE QU’IL DOIT DEFENDRE SA CAUSE QU’ELLE SOIT FONDEE OU NON ». Toutes ces attaques à l’endroit de Pierre Nkurunziza ne font qu’endurcir son cœur.

    Nous devrions donc reconnaître nos erreurs du passé sans s’accuser mutuellement et contribuons à tracer la nouvelle ligne d’espoir pour que les générations à venir ne se souffrent éternellement de ces erreurs de notre passé.