Dans un pays où on a du mal à voir une lueur d’espoir au bout de ce tunnel de violence, Rivardo Ndatambanya, se pose des questions en tant que « petit paysan. » Que peut-il offrir à ce monde politique des « brutes ?» Quelle contribution pourrait-il apporter afin qu’on lui foute la paix ? A ces questions, il n’a toujours pas de réponse.
Par Rivardo Ndatambanya
Moi, petit paysan, cible de tout mal et de toute catastrophe,
Victime de tout torrent politique,
Souffre-douleur de tout dérapage politicien,
De toute crise, de tout…
Seule proie de la pauvreté qui résulte
Des guerres fratricides et de la mauvaise gouvernance,…
Moi, petit paysan qui perds chaque jour
Enfants, petits-enfants, neveux, amis et connaissances,
Continue à perdre et à payer une dette que je n’ai pas contractée
En voyant, les nuits, périr des frères policiers.
Les rumeurs dérangent mon semblant de quiétude.
Les rumeurs qui ne me donnent aucune autre issue que l’exil.
Si pas la haine ou des soupçons envers un voisin,
Ce sont des emprisonnements abusifs qui prennent le dessus.
Qui détruisent des familles.
Qui rongent les relations et attisent la haine.
Des tortures quotidiennes et sélectives
Qui ne suscitent que la vengeance.
Des exécutions extrajudiciaires,
Des insultes, des médisances,
Des accrochages entre politiques
Qui n’atténuent pas la tension déjà électrique.
Moi, simple paysan,
Incapable de stopper cette violence verbale
Entre les puissances et mon pauvre pays,
Je me résigne.
Face à ces relations qui se détériorent
Entre mon pays et ses anciens amis,
Quel geste devrais-je poser ?
Face aux exigences des grandes puissances
Puis-je avoir un parti pris ?
Puis-je m’abandonner au plus fort
Pour qu’on me foute finalement la paix ?