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France-Burundi :les morts s’équivalent-ils ?

Les attentats de Paris, qui ont emporté plus de 120 personnes, ont poussé Apollinaire Nkurunziza à réfléchir. Pour le blogueur, les morts burundais devraient créer le même émoi que les victimes françaises.

Plus de 100 cadavres qui jonchent le sol, tapissent les lieux de crime. Ça dépasse l’entendement. Le niveau d’alerte est désormais au maximum dans le monde entier. Les messages de condoléance inondaient à peine les réseaux sociaux que les enquêtes montraient déjà leurs premiers résultats. Les kamikazes, quant à eux, haussaient les épaules, bombaient le torse pour avoir commis cette barbarie.

Et dans mon pays…

Instinctivement, j’ai comparé avec le Burundi. Cent et quelques victimes, ce bilan me rappelle la mort progressive de mes semblables. Depuis le début des manifestations contre le troisième mandat, des Burundais meurent à divers endroits.

Ce n’est pas comme en France, où les victimes ont presque péri ensemble en train de se divertir, de se relaxer et où les auteurs des crimes ont été identifiés. Au Burundi, ils disparaissent « kamwe kamwe » (un à un). On trouve les cadavres ici et là, méconnaissables. Les enquêtes commencent et se clôturent presque sans aucun résultat.

Des réactions différentes

Plus de 100 morts en France. Des centaines de morts au Burundi. Dans les deux cas, c’est bouleversant. La France décrète un deuil et entame les enquêtes sur le champ, les autorités promettent même de venger leurs citoyens. Au Burundi, le deuil est individuel, il se fait en catimini, dans la peur.

Pour Paris, les grandes puissances haussent le ton, des coups de fil s’échangent, puis suit l’action. Pour Bujumbura, on compatit, on console, on conseille, on feinte de menacer. Et les Burundais continuent de périr.

Pourtant, pour nous aussi, c’en est trop. Les Burundais ont aussi besoin d’actions concrètes.

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