Dans son rapport sorti ce 27 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) place le Burundi comme le pays le plus pauvre de la planète avec un Produit intérieur brut de 312,5 dollars par habitant par an. Le blogueur Eric Heza (pseudo) préfère illustrer ce qui vient d’arriver à ce petit pays d’Afrique de l’Est au travers de l’humour.
L’histoire se déroule dans l’un des grands établissements scolaires du pays de l’Oncle Sam, à New York. « Bretton Wood Institutions » est le nom de l’école. Le FMI (Fonds monétaire international), c’est le nom de l’une des classes les plus célèbres, une classe où se mélangent étudiants brillants et médiocres « passagers clandestins », qui ne viennent que pour se tourner les pouces au moment où les autres ont retroussé leurs manches. Ces derniers le paient cash, malheureusement. Et l’insaisissable Toto en fait partie. Comment est-il arrivé là ? Aucune idée !
Au fond de la classe
Se croyant à la récré pendant les cours, somnolant dans son coin derrière, maugréant chaque fois que le prof le reprend, Toto reste le prototype de ces étudiants qui appellent chaque fois leurs parents, sourire au coin des lèvres, pour leur dire que tout va bien mais qu’il lui faut plus d’argent de poche.
(Mal)heureusement, ses parents ne sont pas dupes. Ils connaissent bien leur fils. Ils ont d’ailleurs instauré une règle : l’argent de poche doit dépendre de la place obtenue en classe à la fin de l’année.
Toto aura beau crier, mais pour ne pas passer à l’as, il n’a qu’à présenter un joli bulletin, avec une note séduisante. Mais la barre a été placée si haut que Toto lui-même savait qu’atteindre un tel objectif revenait à faire passer un chameau par le chas d’une aiguille.
Remise des diplômes
Et cette année, les choses se sont passées autrement. Pour une fois, Toto s’est présenté en classe le jour de la proclamation. En bon croyant, il espérait un miracle, une place qui ne colle en rien avec les efforts fournis durant toute l’année académique. Le prof est là, ses camarades aussi. Certains ont pris le soin d’amener leur papa ou leur maman. Les parents de Toto habitent loin, très loin de New York. Il a dû y aller seul.
Et la cloche sonna pour inviter tout le monde à entrer dans leurs classes respectives. Au FMI, comme partout ailleurs, les plus intelligents s’assoient devant. Mademoiselle France, Monsieur États-Unis, leur banc pupitre coller-serré avec la table du maître. Toto et ses potes Liberia, RDC, Niger sont, eux, tous derrière.
La proclamation se déroula comme prévu, sans beaucoup de surprises. États-Unis le premier, Chine deuxième et ainsi de suite. Des rivaux qui se connaissent. C’est un cercle fermé. Ils se battent toujours pour les cinq premières places.
Le pire des élèves
À la fin de la proclamation, Toto se devait d’appeler ses parents pour leur raconter comment ça s’est passé, surtout pour savoir si oui ou non il faudra augmenter l’argent de poche. Ils avaient vraiment hâte de savoir quelle place occupe leur fils. Malheureusement, Toto n’avait pas grand-chose à dire.
Quand le maître l’a appelé, juste après République Centrafricaine et Malawi, lui, il bavardait avec RDC, son amie et voisine de village. Il n’avait saisi ni sa note, ni sa place.
Mais malgré son comportement inadmissible, Toto avait un souvenir. C’est ce qu’il avait gardé de toutes ces cérémonies. Et de le partager avec ses parents pour se tirer d’affaire : « Quand le maître m’a appelé, il a fermé tous les documents, s’est levé et tout le monde a fait de même et est sorti. C’était la fin de la proclamation. ».
Et les parents de Toto ne posèrent plus de questions. Ils avaient tout compris. Le classement de leur fils ne faisait plus de mystère.