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Burundi : la communauté homosexuelle ne votera pas

Sur une cinquantaine de personnes interrogées au sein du mouvement LGBT au Burundi, deux jeunes seulement voteront. Ils disent que l’État les opprime. Pourquoi iront-ils voter dans ce cas ?

Par Celia Kayonde

Les élections générales au Burundi approchent mais tout le pays reste tenu en haleine par la déclaration ou pas de candidature du Président Nkurunziza. En attendant, cette troisième candidature s’affirme comme une évidence. Les opposants à cette candidature se posent encore des questions : partira-t-il ? Compterait-il briguer un mandat de plus, pour ne pas dire un autre de trop ? Le peuple, lui, attend de voir si le numéro un des Burundais prendra une sage décision. Savoir s’il quittera le pouvoir en Mushigantahe* ou pas, reste un secret entre Nkuruzinza et Dieu.

La majorité des Burundais attendent quelque chose de ces élections à l’exception de la communauté des homosexuels du Burundi. Elle ne sait même pas pour qui elle votera si jamais elle décide de s’exprimer à travers les urnes. La raison du boycotte est simple : aucun candidat ne prendra en compte leur revendication majeure à savoir la dépénalisation de l’homosexualité.  « Pourquoi perdre mon temps à donner ma voix pour des hommes qui ont adopté une loi qui me traite de délinquant, de criminel ! » lance un jeune garçon gay avec amertume.

Parmi les ceux jeunes homos qui voteront, une lesbienne pense le contraire. Elle trouve que voter reste un geste citoyen. « Même persécutés et discriminés, il faut aller voter pour créer le changement. Le pays a besoin de l’expression des voix de ses fils et filles c’est une façon de participer à la gestion de la chose publique. »

Personnellement, je suis d’accord avec cette jeune fille. Voter c’est aussi faire preuve de solidarité, en pensant à la nation dans sa globalité. Cela renforcerait le sentiment d’appartenir à un ensemble et permettrait de se sentir concerné par la vie de la nation malgré la discrimination à l’égard de notre communauté. Et pourquoi ne pas se faire élire tant qu’on y est ? Moi, j’irai voter et comme le disait le célèbre auteur Lyndon B. Johnson « un homme sans voix est un homme sans protection. »

Signalons qu’au Burundi, les relations sexuelles avec une personne de même sexe sont punies d’une servitude pénale de trois mois à deux ans et d’une amende de 50 000 à 100 000 francs ou d’une de ces peines seulement (article 567 du Code pénal)

* homme intègre

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