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Ayons pitié de ce pays !

Le Burundi s’enfonce dans la violence. C’est loin d’être la première fois. Le poème de Rivardo Ntadambanya le rappelle, afin que les erreurs commises dans le passé ne se reproduisent pas.

Longtemps tourmenté,

Torturé par ses enfants,

Longtemps amputé de l’amour

Longtemps annihilé et étranglé

Entre la haine et la violence

 

Il y a un siècle que le Burundi est bâti sur un roc du mensonge

Il s’étend sur une mine de traîtrise

 

Depuis la chute de la monarchie

Il est passé par le régime des coups d’État

Pour arriver au simulacre de la démocratie

Il est toujours la cible de cette tromperie

 

Qui arrose ce mensonge ?

C’est moi, c’est toi, c’est nous

Toi qui tue sous mes yeux et moi qui me tais

Toi qui corromps et moi qui accepte d’être corrompu

 

C’est toi qui prêche la vengeance

Et moi qui enseigne la tolérance sans la pratiquer

C’est moi qui suis censé être un dirigeant honnête

Un leader qui aime ses filles et fils

Mais ne vois que mes propres intérêts.

 

Il n’y a pas de mauvais Hutu ou de mauvais Tutsi

Il n’y a jamais eu d’incontrôlable Twa

Seulement, le Burundi a eu des dirigeants impossibles

Qui rêvent de semer la zizanie

Qui ne chantent que si le peuple déchante

 

Ils divisent pour régner

Ils se réclament Hutu ou Tutsi

« Sudistes », « Nordistes »

Pour perpétuer ce mensonge

Qui fut la base du conflit « Ntega-Marangara »

Qui orchestra le massacre en 1972

Qui endeuilla le Burundi en 1993

 

J’ai peur que le même mensonge refasse surface

Je crains qu’il ethnicise les manifestations

Pour pérenniser la violence

Pour s’éterniser au pouvoir

 

Stoppons ce mensonge

Nous en sommes capables

Ayons pitié de ce pays

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