Au Burundi beaucoup de jeunes se retrouvent perdus après leurs études. Être doué en mathématiques au secondaire veut nécessairement dire qu’on doit poursuivre ses études en polytechnique ou en médecine à l’université ? C’est ce qui arrive à plusieurs jeunes. Cette pratique se trouve être ancré dans la racine même de notre système éducatif. Cette formation me convient-elle, s’adapte-t-elle à mes rêves et surtout rejoint-elle ma passion ?
Par Patrick Ndikumana
J’ai beaucoup d’amis qui se sont retrouvés dans cette situation. D’habitude très impliqués dans leurs études, je les ai ensuite vus au bout d’un certain temps lassés. Ils étudiaient malgré eux. Parmi ceux-là, très peu ont réussi à s’adapter à la situation. Imaginez quel genre de professionnel serait ces personnes ? Quels rendements attendre d’eux ?
Si les choses restent en l’état, l’économie burundaise sera la première victime. A la longue, on y perd plus qu’on n’y gagne. Des jeunes potentiels entrepreneurs se perdent dans le néant, des potentiels concepteurs de projets innovants se découragent. La faute à un système éducatif qui ne met pas en valeur les talents et le potentiel de sa jeunesse. Un système qui ne laisse pas le champ libre de choisir ce qu’un jeune veut être dans la société.
Un système adapté pour plus d’opportunités
A l’égard de ce problème, je voudrais adresser ma première recommandation aux jeunes car je crois qu’il est temps qu’on prenne les choses en main. Il faut qu’on ait une vision et qu’on s’accroche à elle dans tout ce que nous entreprendrons comme études ou comme carrière.
En deuxième lieu, je m’adresse à la société burundaise et plus particulièrement aux familles. Plein de jeunes choisissent tel ou tel autre faculté parce qu’ils sont forcés par leur famille et le système éducatif. Il est temps que les familles encouragent leurs enfants à poursuivre leurs rêves et non pas copier ou suivre les tendances du moment.
Enfin, je voudrai m’adresser à toute personne intervenant dans le domaine de l’éducation, plus particulièrement le gouvernement. Il faut mettre en place des reformes permettant aux jeunes de nourrir leurs ambitions grâce un système éducatif pouvant répondre aux réalités du pays en offrant plus d’options et donc plus d’opportunités.
Patrick Ndikumana est membre de l’Association Jeunesse au Service d’un Burundi Meilleur (JSBM) et en est son vice-président.